RDC : la Monusco a recouru à la force pour éviter la chute de Goma, selon son chef d’Etat-major

Hélicoptère de la MONUSCO, Kisangani, décembre 2010.

Le chef d’Etat-major des forces de la Monusco, le général Patrick Gramont, a affirmé, mercredi 28 novembre, que la mission onusienne a recouru à la force lors des affrontements entre les Forces armées congolaises (FARDC) et les rebelles du M23 pour le contrôle de Goma, dans le Nord-Kivu. Selon Patrick Gramont, le Conseil de sécurité de l’Onu a accordé à la Monusco le droit de recourir au chapitre VII, lui permettant ainsi d’utiliser la force pour faire respecter son mandat de protection des civils. Il précise néanmoins que les Casques bleus ne sont pas là pour engager la guerre, mais pour venir en appui à l’armée congolaise.

Le General Patrick Gramont est revenu sur ce sujet au cours de la Conférence hebdomadaire des Nations Unies à Kinshasa.

Selon lui, la Monusco a engagé « toutes ses forces aux côtés des FARDC pour défendre Goma ».

«Nous avons mené des actions à Kibumba où nos hélicoptères sont entrés en action dès que les FARDC ont commencé à décrocher. Et nous avons mené des actions de combat avec nos chars aux côtés des FARDC entre Kibumba et Kibati», a-t-il affirmé.

Patrick Gramont a affirmé que, le 17 novembre dernier, les hélicoptères de la Monusco ont tiré plus de cinq cents roquettes sur les colonnes du M23, ses chars ont tiré plus de deux mille coups de mitrailleuses et plus de mille coups de canons.

«Ça, si ce n’est pas du chapitre VII, qu’est-ce que c’est ? Nous nous sommes engagés de manière extrêmement offensive aux coté des FARDC et seul le chapitre VI pouvait nous le permettre», a-t-il déclaré.

Le chapitre VII de la charte des Nations unies permet aux forces de maintien de l’Onu de recourir à la force en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix ou d’agression.

La Monusco, la plus grande force des Nations unies jamais déployée dans le monde, avec 17 000 hommes de troupes engagés auprès des FARDC, a été vivement critiquée après la prise de la ville de Goma, dans le Nord-Kivu, par les rebelles du M23 le 20 novembre dernier.

Le 23 novembre dernier, des femmes avaient manifesté dans les rues de Kinshasa pour demander le renforcement du mandat de la Monusco, afin de lui permettre de combattre plus efficacement les groupes armés.

En réaction à cette demande, le chef de la Monusco, l’Américain Roger Meece, avait affirmé que le mandat actuel de la mission onusienne était mal compris, assurant que la possibilité de le renforcer est actuellement étudiée par le Conseil de sécurité de l’Onu.

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