L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) et la Ligue des électeurs, deux organisations des droits de l’homme congolaises saluent la décision du Conseil national de l’Ordre des avocats, rejetant la demande du procureur général de la République qui réclame l’interdiction d’exercer à l’encontre du bâtonnier national, Mbuyi Mbiye. Le procureur général accuse le bâtonnier de complicité avec le Mouvement du 23 mars, rébellion qui sévit dans l’Est de la RDC depuis le mois de mai.
Pour le conseil national de l’Ordre des avocats, « il n’existe pas d’éléments sérieux ni suffisants pouvant établir que le bâtonnier national a commis réellement l’infraction d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat ».
Maître Georges Kapiamba, président de l’ACAJ, affirme que les avocats veulent maintenant que le procureur général de la République « tire les conséquences de cette décision, clôture le dossier ouvert contre le bâtonnier national et lève les mesures d’interdiction de voyager qu’il a prises contre lui depuis deux mois ».
Le 12 juillet dernier, les éléments de la police ont perquisitionné le bureau et le domicile du bâtonnier Mbuyi Mbiye à Kinshasa.
Une lettre qui circule sur internet expliquerait les soupçons de complicité dont le bâtonnier national fait l’objet.
« Depuis presque une semaine, une lettre ouverte signée par quelqu’un qu’on ignore qui se fait passer pour le neveu du bâtonnier national est entrain de circuler sur Internet. Et cette lettre semble impliquer le bâtonnier national dans une collaboration avec le M23 », avait raconté, le jour de la perquisition, Me Freddy Mulamba, secrétaire permanent de l’ONG Centre d’arbitrage du Congo dont Mbuy Mbiye est le président.
Selon la même source, ladite lettre désigne le Centre d’arbitrage du Congo comme le lieu où se tiendraient des réunions sur le M23.
Pour Freddy Mulamba, l’information qui circule sur internet est l’œuvre des détracteurs du bâtonnier « qui essaient de le salir tout simplement ».