Le bilan provisoire de l’explosion d’une grenade survenue, lundi 8 octobre dans la soirée sur l’avenue Mapendo dans le centre commercial de Goma au Nord-Kivu, fait état d’un mort et de vingt-deux blessés. Les autorités locales ont exprimé leur inquiétude sur cette nouvelle facette de la criminalité dans la ville et dénoncé un «terrorisme urbain». L’attentat n’est encore pas revendiqué, mais la police soupçonne les rebelles du M23.
Aux environs de 19h 45’, une grenade dont l’origine de fabrication n’a pas été révélée, a explosé faisant sur place vingt-trois blessés. Peu après, l’une des victimes évacuées à l’hôpital Heal Africa, a succombé à ses blessures.
Les sources médicales de Heal Africa et du centre hospitalier Heri kwetu où ont été admises les autres victimes, ont indiqué que dix autres blessés étaient dans un état critique.
Les responsables de la Police nationale congolaise (PNC) ont attribué cet acte qu’ils qualifient «de terrorisme urbain», aux rebelles du M23, que les autorités de Kinshasa avaient déjà accusé d’avoir perpétré récemment une série de meurtres dans cette ville du Nord-Kivu.
«Ces rebelles profitent de ce moment de trêve pour adopter une nouvelle stratégie, similaire à la guérilla urbaine», a commenté un commandant de la PNC sous le couvert de l’anonymat.
« Cette nouvelle stratégie d’attaque en masse déjà déjouée à Uvira au Sud-Kivu, gagne du terrain à Goma », a-t-il poursuivi.
Une autre grenade non explosée a été ramassée, ce matin, par les soldats des FARDC au niveau du rond point Rutshuru, toujours dans le centre commercial de Goma, selon la même source.
L’objectif poursuivi par ces rebelles, selon la police, consiste à saboter les efforts consentis par les autorités provinciales pour sécuriser la ville. Dimanche 30 septembre à Goma, le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej, avait annoncé un renforcement des patrouilles de la police et de l’armée dans cette ville. Selon lui, une vingtaine de personnes suspectées d’être des auteurs ou des complices d’une dizaine de meurtres enregistrés la semaine antérieure à Goma avait été arrêtées.
«Le dispositif qui a été mis en place autour de Goma ne permet pas à quelque velléité du M23 de pouvoir le transpercer. Que le M23 le déclare, ça rentre purement dans le cadre d’une propagande bien précise. Mais je pense que nos forces sont assez équipées, assez déterminées pour protéger la ville de Goma», avait déclaré pour sa part le porte-parole militaire de la Monusco, le colonel Félix Bass, mercredi 3 octobre, au cours de la conférence hebdomadaire des Nations unies.
Tous les services et forces de sécurité sont mis à contribution pour intensifier les patrouilles diurnes et nocturnes dans la ville et ses environs, ont assuré les responsables de la PNC.
Les autorités urbaines ont appelé, à cet effet, les habitants de Goma et ses environs à redoubler de vigilance et à dénoncer les auteurs, co-auteurs et complices de cette insécurité.
Lire aussi sur radiookapi.net:
- Nord-Kivu: des bandits armés tuent 3 personnes à Goma
- Goma : le meurtre d’un homme d’affaire inquiète la population
- Goma : justice populaire suite au meurtre d’un civil par un militaire