Des barricades ont été placées sur les grandes artères de Mbuji-Mayi et des pneus brûlés dans certaines avenues de la ville, particulièrement dans sa partie Nord, bastion de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti de l’opposant Etienne Tshisekedi, ce mardi 9 octobre dans la matinée. Conséquence : les activités ont été paralysées. Cette situation est consécutive, selon des sources locales, au mot d’ordre de ville morte lancé par l’UDPS pour protester contre le sommet de la Francophonie prévu du 12 au 14 octobre à Kinshasa.
Certaines écoles n’ont pas ouvert leurs portes, les bureaux de certaines entreprises sont restés fermés. Des agents de la fonction publique qui se rendaient au travail ont été agressés au marché central de Bakwa Dianga dans la commune de Dibindi. Certains habitants disent respecter le mot d’ordre de ville morte lancé par l’UDPS depuis le week-end dernier pour protester contre la tenue du sommet de la Francophonie.
Des témoins rapportent que dans la commune de la Muya, des personnes qui voulaient se rendre au travail dans la matinée ont rebroussé chemin après avoir trouvé des barricades sur leur chemin. Dans la même commune, des pneus ont été brûlés sur certaines routes pour empêcher tout passage.
Des personnes non identifiées ont molesté un agent de la Société nationale de loterie (Sonal) qui a été grièvement blessé. Les mêmes personnes ont lancé des pierres contre des policiers déployés à proximité du rond-point de l’Etoile. Un véhicule de la police a essuyé également un jet de pierres sur l’avenue Kalambayi Nzevu. Les éléments de la police ont riposté en laçant des gaz lacrymogènes. Le bilan de ces accrochages n’est pas encore connu. Quinze personnes ont été interpellées par la police, selon des témoins.
Depuis le weekend dernier, des tracts appelant à une ville morte ce mardi ont été diffusés à Mbuji-Mayi.
Le dimanche 7 octobre, le conseil des ministres provinciaux du Kasaï-Oriental a décidé de renforcer le dispositif sécuritaire dans cette ville pour prévenir tout trouble au cours du XIVe sommet de la Francophonie, prévu du 12 au 14 octobre à Kinshasa. Des militaires et des policiers ont été déployés dans les points stratégiques de la ville.
Le ministre provincial de l’intérieur, Hippolyte Mutombo Mbwembwe, avait justifié cette décision par le souci de son gouvernement d’éviter la moindre perturbation de la sécurité tout au long des travaux, indiquant que ces mesures ont été prises au regard «de certaines menaces et tracts tendant à saboter le sommet de la Francophonie».
Lire aussi sur radiookapi.net:
- RDC : lancement de la semaine de la francophonie en prélude au XIVe sommet
- La Francophonie confirme la tenue de son 14e sommet en RDC
- Isidore Ndaywel fait le point sur les préparatifs du 14e sommet de la Francophonie
- Ousmane Paye confirme la tenue du sommet de la Francophonie 2012 à Kinshasa
- Mbumba Tambu, auteure du logo du XIVe sommet de la Francophonie
- Elections-RDC: l’OIF appelle au respect des principes démocratiques