Nord-Kivu : l’opposition attribue l’insécurité à la crise de légitimité des institutions provinciales

Des déplacés fuyant la cité de Rutshuru-centre après sa chute entre les mains des rebelles du M23, le 8 Juillet 2012. © MONUSCO/Sylvain Liechti

La crise de légitimité des institutions provinciales du Nord-Kivu serait l’une des causes sous-jacentes de l’insécurité dans la province. C’est ce qu’estime la coalition des partis politiques de cette entité, située dans la partie Est de la République démocratique du Congo (RDC). Dans un communiqué de presse rendu public, mercredi 3 octobre, ces acteurs politiques estiment que l’insécurité a atteint le seuil du tolérable, surtout à Goma où « dix-huit cas d’assassinat ont été enregistrés en une semaine. »

Le porte-parole de la coalition des partis politiques du Nord-Kivu, Jean-Paul Lumbulumbu condamne la situation sécuritaire dans la province, surtout à Goma, qui « a atteint le seuil de l’intolérable ». Il pense que la crise de légitimité est à la base.

« Plusieurs autorités provinciales et locales, les membres du gouvernement provincial, les membres de l’assemblée provinciale sont arrivés fin mandat. Ça veut dire que toutes ces autorités exercent le pouvoir tout en n’ayant pas la légitimité qu’il faut pour ce faire. Vous êtes sans ignorer que la crise de légitimité a toujours eu comme conséquence, entre autres, une crise sur le plan politique, sur le plan économique et autres », a déclaré Jean-Paul Lumbulumbu.

Il fustige des cas d’assassinat que la ville a enregistré la semaine dernière.

« Il est inconcevable, que dans le chef lieu d’une province comme le Nord-Kivu, où nous avons un gouverneur de province, où nous avons des députés provinciaux, où nous avons le maire de la ville, où nous avons le représentant de la 8ème région militaire, le représentant de l’inspection provinciale de la Police, ainsi que de l’ANR (Agence nationale des renseignements), en l’espace d’un mois, que l’on puisse assister à 18 cas d’assassinats », a-t-il ajouté.

Une vingtaine de personnes ont été arrêtées dimanche 30 septembre à Goma. Elles sont suspectées d’être des auteurs ou des complices d’une dizaine de meurtres enregistrés la semaine dernière dans la ville.

Deux jours avant, un opérateur économique du secteur pétrolier a été tué par balle, en plein centre ville de Goma, dans le Nord-Kivu. Des témoins ont affirmé que la victime a été tuée devant son domicile. Il revenait de sa station d’essence au quartier Mabanga Nord quand il est tombé dans une embuscade tendue par des hommes armés.

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