La stabilisation de l’Est de la RDC a échoué, selon International Crisis Group

Kagame et Kabila à Goma en RDCongo.

Le plan de  stabilisation de l’Est de la RDC a échoué, estime l’ONG international Crisis Group (ICG) dans un rapport publié, jeudi 4 octobre. La région des Kivus dans l’Est congolais connait une nouvelle recrudescence de la violence, notamment du fait d’une force rebelle soutenue par le Rwanda voisin, rappelle l’ONG . Pour trouver une solution à cette crise, l’ONG recommande à la communauté internationale d’accentuer ses pressions sur les autorités de Kinshasa et de Kigali.

« A l’instar des précédentes rébellions, le M23 a créé sa propre administration territoriale et son système de financement dans une partie du Nord Kivu. Profitant du vide sécuritaire, les groupes Maï-Maï prolifèrent dans les zones rurales et commettent des exactions qui exacerbent les tensions interethniques », indique International Crisis Group dans ce rapport de 24 pages.

« Les Kivus n’ont pas besoin d’une nouvelle approche stratégique. Ils ont besoin que les accords de paix et les programmes de stabilisation cessent d’être des promesses sans lendemain », explique Marc-André Lagrange, analyste principal de Crisis Group pour le projet Afrique centrale. « Mais cela nécessite de la part des donateurs une pression explicite et coordonnée sur les régimes rwandais et congolais », ajoute-t-il.

La RDC, l’ONU et les ONG accusent le Rwanda de soutenir les rebelles du M23. Des accusations que le Rwanda nie.

«La réponse au problème du Kivu se trouve à Kigali et à Kinshasa, mais aussi à Bruxelles, à Washington et à New York. La principale recommandation que nous faisons dans ce rapport est d’exercer des pressions à la fois sur Kigali et sur Kinshasa», a déclaré Thierry Vircoulon, directeur de Crisis Group pour l’Afrique.

Selon lui, cet échec est lié à plusieurs facteurs.

«L’échec de la stabilisation des Kivu est flagrant. Il est évident qu’il y a toujours un système d’impunité, que l’exploitation illégale des ressources naturelles continue. Il y a absence de la réforme de l’armée, qui explique aussi là-où on en est aujourd’hui», affirme-t-il.

A court terme, estime International Crisis Group, il est urgent d’établir un cessez-le-feu entre l’armée congolaise et le M23, sous la supervision de l’ONU. Par ailleurs, les accords de 2009 doivent être évalués conjointement dans le cadre du comité de suivi international prévu à cet effet, poursuit l’ONG. Selon elle, cette évaluation devrait servir de base pour la reprise du dialogue entre le gouvernement et le CNDP.

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