Le gouvernement provincial du Kasaï-Oriental a mis la main, samedi 29 septembre, sur le directeur de la Prison de Mbuji-Mayi (Kasaï-Oriental), Victor Kankolongo Tshiswaka, accusé d’avoir détourné plus de quatre vingt-sept mille dollars américains, dotation du gouvernement central aux services pénitentiaires de cette province.
Il a été mis à la disposition de la justice par la vice-ministre des Droits humain, Maguy Sakina Binti, en séjour au Kasaï-Oriental, qui a dévoilé le pot aux roses de ce vaste détournement.
Ces sommes ont été détournées en complicité avec le chef de Division de la Justice et Garde des sceaux, Pierre Mpoyi Djibu, suspendu de ses fonctions et recherché encore par la police.
«Ces deux signataires des comptes n’ont jamais informé l’autorité provinciale qu’ils recevaient l’argent du gouvernement central. C’était toujours la Monusco, la province ou encore le Comité international de la Croix-Rouge qui venaient en aide pour la ration alimentaire des prisonniers. Alors que par trimestre, le gouvernement central envoie 29 135 USD», a affirmé Maguy Sakina Binti.
La vice-ministre des Droits humains a indiqué que ces fonds ainsi alloués devaient collégialement être gérés entre le gouvernement provincial du Kasaï-Oriental, les services judiciaires et la Division provinciale de la Justice.
Elle avait déploré le manque de nourriture et les conditions inhumaines des détenus lors de sa visite d’inspection, jeudi 27 septembre, à la Prison de Mbuji-Mayi.
Cette maison carcérale fait également face au surpeuplement. Conçue, au départ, pour héberger cent-cinquante (150) détenus, la Prison centrale de Mbuji-Mayi comptait, en juin dernier, sept cent trente-quatre (734) pensionnaires.
La promiscuité qu’engendre la surpopulation de cette prison expose les détenus à de nombreuses maladies.
Dans chaque cellule de vingt mètres carrés sont confinés plus de cent détenus. Les conditions hygiéniques se dégradent au jour le jour et les maladies de peau se propagent dans la prison.
Le chef de division de la justice avait décrit, à l’époque, la gravité de la situation:
«Quand il y a une surpopulation de plus de 400%, il suffit qu’une maladie attaque l’un des détenus, elle provoquera la mort de tous les autres».
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