Une commission mixte composée des autorités judiciaires ainsi que des partenaires de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la République démocratique du Congo (Monusco) a été créée vendredi 14 septembre à Bunia en Province Orientale. Cette structure a pour but d’identifier des prévenus susceptibles d’être libérés pour des faits mineurs et de quitter la prison centrale de Bunia.
Cette décision a été prise lors d’une réunion tenue entre les autorités civiles et militaires du district de l’Ituri et les membres des organisations qui appuient la justice.
Au mois d’août dernier, neuf détenus ont été morts à cause de mauvaises conditions de détention du au surpeuplement de la prison. Cet établissement pénitentiaire existe depuis 64 ans. C’est une ancienne propriété privée d’un expatrié grec.
La prison centrale de Bunia héberge aujourd’hui plus de mille détenus pendant que sa capacité d’accueil est de près de deux cents détenus seulement. D’après le médecin de cette prison, Docteur Aboubakar Hassan, la plupart des détenus dorment en plein air et à même le sol faute de cellules. Les fosses septiques sont totalement bouchées. Parfois, des asticots envahissent la cour de la prison.
Le district d’Ituri compte plus de huit millions d’habitants mais avec quatre juges seulement au tribunal de grande instance. Le procureur de la république au parquet de Bunia, Ndes Anzim, estime qu’il est difficile d’expédier rapidement un volume important des dossiers qui sont fixés devant le tribunal. Les participants à cette réunion ont déploré le fait que deux ministres de la justice du gouvernement central de passage à Bunia n’aient pas tenu lurs promesses, celles de prendre des mesures rapides pour désengorger cet établissement pénitentiaire se plaint le commissaire de district, Freddy Bosomba :
« N’eut été le Comité international de la Croix-Rouge, Ocha ou l’unité pénitentiaire de la Monusco, la situation serait pire. Nous tirons une sonnette d’alarme auprès de notre gouvernement. Que quelque chose se fasse rapidement pour la prison de Bunia. Nous avons été content de recevoir des visites de deux ministres de la justice mais les résultats se font attendre ».
La dernière visite de la vice-ministre de la Justice et des Droits humains, Sakina Binti Selemani dans la prison centrale de Bunia date du 15 juillet 2012. Elle avait déploré les conditions de détention. Au terme de cette visite, elle avait noté que le surpeuplement se pose avec plus d’acuité dans les maisons carcérales de Bunia.
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