Force neutre : la RDC est favorable à une participation de la Monusco

Raymond Tshibanda. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Interrogé ce lundi 20 août sur l’opposition de Kigali à la participation de la Monusco à la force internationale neutre à déployer entre la RDC et le Rwanda, le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda a déclaré qu’il n’est pas possible « de dire que la mission onusienne ne va pas être impliquée ». Il a rappelé que les ministres de la Défense des pays des Grands lacs, réunis à Goma le jeudi dernier, ont décidé que cette force neutre devrait être placée sous le mandat de l’Union africaine et des Nations unies.

« Quand j’entends dire que le Rwanda est contre je me demande si on se réfère à ce qui se dit dans la presse ou aux conclusions auxquelles nous [les pays des Grands lacs] arrivons ensemble après avoir mis nos arguments sur la table », a affirmé Raymond Tshibanda au cours d’une conférence de presse organisée au terme de sa rencontre avec son homologue belge, Didier Reynders, en sejour en RDC depuis le dimanche 19 août.

Pour le ministre congolais, « il va falloir que le conseil de sécurité prenne une résolution élargissant et renforçant le mandat de la Monusco ». « Et là-dessus nous sommes tous d’accord au niveau de la région », a-t-il conclu.

De son coté, le ministre belge a affirmé privilégié « l’idée d’une force internationale qui travaille avec la Monusco », ajoutant, « être attentif aux demandes des pays de la région » :

« Si les demandes des pays de la région vont dans ce sens, le Conseil de sécurité aura probablement à avancer sur cette voie. »

Pour Didier Reynders, « la solution la plus efficace, pour stopper la rébellion qui sévit dans l’Est du pays, est une action conjointe de la RDC, du Rwanda et des autres partenaires de la région ».

Le déploiement d’une force internationale neutre entre la RDC et le Rwanda proposé lors du sommet interministériel des Etats de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), mi juillet à Addis-Abeba, a été discuté lors du dernier sommet des chefs d’Etat de la région à Kampala. Ces derniers avaient institué un comité des ministres de la Défense qui s’est réuni le jeudi 16 août à Goma et a décidé que le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda et la RDC ne feront pas partie de ladite force.

Cette force, censée traquer les rebelles du M23, des FDRL et d’autres groupes armés actifs dans l’Est de la RDC, devrait être composée de quatre mille hommes. « Il y aura une commission qui déterminera la structure de cette force qui se déploiera dans les quatre zones à savoir: Beni, Ruwenzori, Walikale et Masisi », avait révélé le ministre congolais de la Défense, Alexandre Luba Ntambo après la rencontre avec ses homologues à Goma.

Le déploiement de cette force est consécutif à l’insécurité récurrente dans l’Est de la RDC marquée ces derniers mois par la création d’une nouvelle rébellion, le Mouvement du 23 mars (M23), constituée des mutins de l’armée congolaise. Ces derniers, issus de l’ex-rébellion du CNDP, réclament l’application de l’accord de paix du 23 mars 2009 signé entre le gouvernement le CNDP.

Le M23, qui a installé récemment son administration dans plusieurs localités du territoire de Rutshuru qu’il occupe, dispose désormais d’un cabinet politique constitué d’un secrétaire exécutif, de dix chefs de départements et dix adjoints.

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