Nord-Kivu: le gouvernorat accuse le Rwanda et l’Ouganda de renforcer le M23 à Rutshuru

A coté de leur maison d’habitation, les membres d’une même famille suivent le passage du cortège du gouverneur du Nord-kivu, lors de sa première visite officielle à Rutshuru après le conflit Ph John Bompengo/ Radio Okapi

Le porte-parole du gouverneur du Nord-Kivu, Ernest Kyaviro, dénonce le renfort des troupes rwandaises et ougandaises aux côtés des rebelles du M23 au pied des collines de Mbuzi, Runyonyi et Ntamugenga dans le groupement de Bweza, en territoire de Rustshuru (Nord-Kivu).

Dans un entretien accordé à Radio Okapi, ce jeudi 16 août, il a précisé que ces militaires étrangers sont dotés de nouveaux matériels et équipements comme des radios motorola et des voitures 4X4. Selon lui, cet appui est observé depuis une semaine.

«Nous dénonçons la continuation de l’agression par le Rwanda. Nous informons les Nations unies, l’Union africaine. Ce pays est en train de s’entêter comme pour narguer la communauté internationale et de se moquer des Congolais», a déclaré Ernest Kyaviro.

Des sources dans la région affirment également que des troupes ougandaises seraient en train d’entrer en RD Congo via le poste-frontière de Bunagana qu’occupent les rebelles du M23 tandis que celles du Rwanda seraient concentrées dans quelques localités du territoire de Rustshuru.

Des voix s’élèvent désormais pour dénoncer ce que certains qualifient de «menaces graves» contre les efforts diplomatiques déjà entrepris par les pays de la Conférence internationale de la région des Grands lacs (CIRGL) pour résorber la crise qui déchire l’Est de la RDC.

Non à la guerre
Au moment où ces incursions sont signalées, les femmes réunies au sein du Collectif d’associations de femmes pour le développement (Cajed) ont manifesté, ce jeudi matin, non loin du lieu de la réunion des ministres de la Défense des pays de la Conférence internationale des pays de la région des Grands Lacs (CIRGL) pour dire non à la guerre dans le Nord-Kivu.

Sur leurs calicots, on pouvait lire des messages tels que «Non à la balkanisation de la RDC», «le Rwanda et l’Ouganda ne doivent pas faire partie de la force neutre internationale».

Cette réunion clôture les trois jours des travaux d’experts et chefs d’Etat-major généraux des pays membres de la CIRGL sur la situation dans l’Est de la RDC.

«Les femmes souhaitent qu’on puisse mettre fin à cette guerre injuste qui ne fait que tuer et mettre la vie de la population congolaise en danger. Nous voulons une paix effective et durable dans la partie Est de la RDC. Aussi longtemps, nous aurons des difficultés au Nord-Kivu, nous continuerons à crier à haute voix pour que le monde nous écoute et qu’il intervienne», a déclaré une manifestante.

La Grande Bretage salue l’idée de la force neutre

De son côté, l’ambassadeur de la Grande-Bretagne en RDC, Niel Wigan, croit en l’aboutissement du forum de Goma qui, selon lui, apportera des solutions durables à la crise de la partie Est de la RDC.

Le diplomate britannique s’est dit favorable à la mise en place d’une force internationale neutre le long de la frontière entre la RDC et le Rwanda.
Neil Wigan a toutefois reconnu les difficultés logistiques et financières auxquelles pourraient faire face les pays chargés à déployer cette force neutre.

Il a, par ailleurs, salué l’implication de pays membres de la CIRGL dans la recherche des solutions à la crise qui secoue l’Est de la RDC.

Le secrétaire exécutif de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL), Ntumba Lwaba a indiqué mercredi que les contingents de la force internationale neutre à déployer le long de la frontière entre la RDC et le Rwanda seront essentiellement originaires de la région des Grands Lacs et de toute la région africaine.

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