L’Abbé Benoît Kinalegu a été désigné ce mardi 14 août à New York comme récipiendaire du prestigieux prix Alison Des Forges décerné par Human Rights Watch pour « son engagement exceptionnel en faveur des droits humains ». Un communiqué de l’ONG indique que ce prêtre congolais et directeur de la Commission diocésaine Dungu-Doruma pour la justice et la paix dénonce les exactions commises dans sa province par l’Armée de résistance du seigneur (LRA) et œuvre pour la réhabilitation de ses victimes. Le prix a également été décerné au Lybien, Salah Marghani.
Selon Human Rights Watch, l’abbé Kinalegu a aidé à établir un réseau d’alerte précoce pour signaler toute activité suspectée de la LRA par radio. Il travaillerait également sur des programmes de réhabilitation pour les personnes enlevées par la LRA et qui se sont échappées.
« Il est devenu une voix puissante exhortant la communauté internationale à traduire les commandants de la LRA en justice », note le communiqué de l’ONG.
Parlant de deux lauréats, Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch a déclaré :
« Ces défenseurs des droits humains ont porté haut et fort leur voix et ont aidé des personnes qui avaient besoin de protection dans certaines des situations les plus dangereuses et difficiles au monde. Ils nous démontrent que le courage et la persévérance peuvent faire la différence, même pendant les périodes de conflit et de transition violente. »
En 2009, Human Rights Watch avait primé la Congolaise Mathilde Muhindo, directrice du Centre Olame, une organisation des droits des femmes qui aide à lutter contre la discrimination féminine généralisée et les violences sexuelles.
Ce prix rend un hommage posthume à Alison Des Forges, conseillère principale de la division Afrique de Human Rights Watch pendant près de vingt ans, qui a péri dans un accident d’avion survenu dans l’État de New York le 12 février 2009. Elle était la principale spécialiste mondiale du Rwanda, du génocide de 1994 et de ses séquelles.
«Porte-parole d’un peuple qui souffre»
L’Abbé Benoît Kinalegu a affirmé, ce mardi 14 août à Bunia, avoir accueilli celle nouvelle avec un «sentiment mitigé». Il a dit sa satisfaction d’être «le porte-parole d’un peuple qui souffre». Mais, le plus grand défi reste, selon lui, la capture du chef rebelle LRA, Joseph Koni, afin de mettre fin définitivement à la menace de ce groupe armé étranger dans le Haut Uélé.
Ecoutez-le :
Fichier audio : téléchargez Flash pour écouter.
Lire aussi sur le net: