Rwanda-RDC: majorité et opposition déplorent l’échec du sommet de Kampala

De gauche à droite: Le présidents du Rwanda, Paul Kagame et celui de la RDC, Joseph Kabila au sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, le 15 juillet 2012. Photo Droits tiers.

Le sommet de Kampala sur la situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC a eu «des germes de l’échec dans l’idée même de la mise en place d’une force neutre à l’issue de la rencontre d’Addis Abeba», a déclaré à la presse, jeudi 9 août, le député Henry Thomas Lokondo, membre de la majorité présidentielle. La RDC se rend à des sommets internationaux en position de faiblesse, a déploré pour sa part le député de l’opposition Justin Bitakwira.

Si le communiqué final qui a sanctionné le sommet de Kampala parle d’un sous-comité des ministres de la Défense chargé de l’opérationnalisation de la force internationale neutre, c’est juste pour la consommation extérieure, estime Henry Thomas Lokondo.

Ce comité institué par les chefs d’Etat membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et dont la direction a été confiée à l’Ouganda devrait rendre son rapport d’ici quatre semaines. Sa mission : proposer des pistes pour faire « cesser les combats définitivement dans l’est de la RDC » et faire de proposition sur la constitution de la force neutre à déployer le long de la frontière Rwanda-RDC pour lutter contre les groupes armés.

«Cela n’est qu’une façon diplomatique de dire qu’à l’impossible nul n’est tenu. Parce que le débat ne se situe pas au niveau de l’opérationnalisation de cette force, qui à mon sens n’est qu’une étape secondaire, mais plutôt sur sa composition», a commenté le député Lokondo.

A Kampala, les chefs d’Etat des onze pays membres de la CIRGL ne sont pas parvenus à trancher entre la création d’une force purement régionale ou internationale. Selon le Nouvel Observateur, la RDC a rejeté la participation à la “force internationale neutre” de soldats issus de certains pays voisins, dont le Rwanda, qu’elle accuse d’être impliqués dans ce conflit.

De leur côté le Rwanda et l’Ouganda, que l’Occident a sommés de cesser toute relation avec la rébellion du M23 qui sévit dans l’Est de la RDC, ont défendu l’idée d’une force régionale. Or, cette solution a été écartée par la République démocratique du Congo, qui préférerait que la mission de maintien de la paix de l’Onu sur son territoire soit étendue.

Des pays comme la Tanzanie, l’Angola, le Kenya, la Zambie «devaient être concernés principalement par cette force internationale d’interposition et non le Rwanda, l’Ouganda moins encore RDC, qui apparemment semble ne pas disposer d’armée », a estimé pour sa part le député Justin Bitakwira.

«Avec dix-sept mille casques bleus de la Monusco déjà présents dans le pays, pourquoi alors avoir  et des Rwandais, et des Ougandais et des Congolais dans cette force d’interposition ? Donc, je crois que nous ne sommes pas encore arrivés au bout du tunnel», a-t-il poursuivi.

Henry Thomas Lokondo a plutôt plaidé pour le renforcement du mandat de la Monusco:

«Il faut ramener les choses à leur juste dimension. Au niveau des Nations unies, [il faut] requalifier le mandat de la Monusco, aider la RDC à faire une action militaire avec le concours d’autres pays de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs qui ne sont pas complices de l’action des rebelles du M23

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