Nord-Kivu : la situation des déplacés nécessite une intervention urgente, selon Valérie Amos

Les populations fuyent leurs villages à cause des combats entre les FARDC et les groupes rebelles à Sake au Nord-Kivu le 30 avril 2012. © MONUSCO/Sylvain Liechti

Plus de cent mille personnes déplacées ont besoin d’une assistance immédiate au Nord-Kivu, a déclaré Valérie Amos, la secrétaire générale adjointe des Nations unies en charge des questions humanitaires, mercredi 8 août à Goma, dans l’est de la RDC. Elle revenait d’une visite dans des camps de déplacés à Kanyaruchinya où vivent dans des conditions difficiles plus de trente mille personnes qui ont fui les combats entre les militaires et les rebelles du Mouvement du 23 mars dans le territoire de Rutshuru.

Ces déplacés de Kanyaruchinya manquent d’abris et vivent sans eau ni nourriture. Au moins six enfants seraient morts de diarrhée. D’autres souffrent de paludisme aigu.

Pour Valérie Amos, la situation des ces personnes exige une intervention humanitaire urgente.

Mais la plupart de ces déplacés estiment qu’une assistance humanitaire ne suffit plus. Ils souhaitent que la paix soit rétablie dans leurs villages d’origine pour rentrer. Une déplacée confie qu’elle souhaite rentrer chez elle pour que ses enfants étudient.

Depuis la semaine passée, certaines organisations internationales dont le Programme alimentaire mondial (PAM) et World Vision ont commencé à apporter leur assistance à ces déplacés.

La secrétaire générale adjointe de l’ONU aux affaires humanitaires est en visite en RDC depuis le lundi dernier. Un communiqué du Bureau pour la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) indique que Valérie Amos entend être « témoin de l’impact humanitaire de la crise et des efforts d’assistance » et « attirer l’attention sur la situation humanitaire qui se détériore en RDC et les conséquences sur la région ».

Le texte ajoute que « la protection des civils et la distribution de l’aide humanitaire sont des priorités, mais l’insécurité et la faiblesse des routes rendent difficile d’apporter l’aide aux communautés affectées ».

La diplomate devrait aussi se rendre au Rwanda pour visiter un camp de déplacés congolais. Ces derniers ont franchi par milliers la frontière pour échapper aux affrontements des derniers mois au Nord-Kivu entre la rébellion du M23 et l’armée loyaliste.

Réunis dans un sommet extraordinaire sur la situation sécuritaire dans l’est de la RDC, les chefs d’Etat de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs ont décidé mercredi à Kampala d’instituer un comité des ministres de la Défense chargé d’étudier le projet du déploiement de la force neutre pour surveiller la frontière entre le Rwanda et la RDC et combattre les groupes armés dont les FDLR et le M23. Ils ont unanimement reconnus que la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire au Nord-Kivu est consécutive à la rébellion du M23.

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