Nord-Kivu: la population déserte Kilambo après des affrontements entre deux groupes Maï-Maï

Des déplacés de guerre à l’EST de la RDCongo . (droits tiers).

Un civil a été tué et des maisons incendiées lors des affrontements entre les Maï-Maï Raïa Mutomboki et ceux du groupe Akilimali à Kilambo à 50 km de Walikale-centre, dans le groupement Bafuna au Nord-Kivu, a indiqué, samedi 4 août, le Réseau des défenseurs des droits de l’homme et de l’enfant pour le développement intégral. L’ONG a déploré le fait que «les autorités congolaises concentrent plus d’efforts uniquement contre la rébellion du M23, alors que plusieurs familles de Walikale souffrent d’une présence accrue des groupes armés». 

D’après des témoignages, ce sont les miliciens de Raïa Mutomboki qui ont lancé cette attaque, jeudi dernier à Kilambo, contre le groupe Akilimali, faisant ainsi un mort coté civil. Par la suite, ils ont brûlé tout le village avant de se retirer.

Inquiet, un activiste des droits de l’homme à Walikale, Benjamin Mushungania, a appelé les autorités de la RDC à s’impliquer pour mettre fin à l’activisme des milices dans ce territoire. Il a indiqué qu’une grande partie de Walikale est occupée par des groupes armés:

«Beaucoup d’habitants de Walikale, en ce moment, souffrent dans la forêt. Il n’y a même pas d’assistance qu’on amène à cette population. Des femmes sont violées (…) Qu’on puisse déployer les militaires dans cette entité, puisque c’est seulement le tiers de ce territoire qui est contrôlé par les FARDC (Forces armés de la République démocratique du Congo)

Il se pose aussi le problème d’inaccessibilité à ce territoire, a poursuivi Benjamin Mushungania. «Un enfant peut partir de Kilombo jusqu’à Walikale-centre en transportant des colis, puisqu’obligé de fuir des groupes armés», a-t-il témoigné.

En mars dernier, les habitants des dix de treize villages du groupement Waloa-Yungu avaient fui les affrontements armés qui opposent par intermittence, depuis novembre 2011, la milice dénommée Forces de défense congolaise(FDC) aux rebelles rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

La société civile de  Walikale avait par ailleurs dénoncé, dimanche 25 juin,  «la présence massive des rebelles des FDLR et leurs dépendants dans plusieurs villages du groupement Ikombo». Les populations locales se plaignaient de l’envahissement de leurs champs par ces nouveau-venus, selon la même source.

Dans cette région, des milices locales d’autodéfense populaire s’affrontent régulièrement aux rebelles rwandais des FDLR perçus, dans cette contrée, comme étant des occupants.

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