Forte perturbation dans la distribution de l’énergie électrique à Kinshasa

Vue aérienne du barrage hydroélectrique Inga 2 (SNEL). Sur cette photo: le canal, le barrage, les conduites forcées, et la centrale (2005)

La Kinshasa connaît depuis le début du mois de juillet un délestage sévère, qui fait que plusieurs de ses quartiers sont privés d’électricité pendant plusieurs heures. Le directeur de distribution de  la Société nationale d’électricité (Snel) justifie cette situation par l’étiage du fleuve Congo depuis le début de la saison sèche. 

Dans certains quartiers de Lemba, Matete, Ngaba, Makala, et Ngiri-Ngiri, Kasavubu les habitants affirment avoir passé de nombreux jours entiers sans électricité. «Sur sept jours de la semaine, nous avons le l’énergie électrique pendant trois jours dans notre quartier», a témoigné un habitant de Ngaba.

Dans d’autres communes, comme Kintambo, des quartiers entiers sont dans le noir depuis plus d’un mois.

Dans la commune de Kasavubu, quartier Assossa, certaines rues sont privées d’électricité depuis trois. A Ngiri-Ngiri, sur le tronçon compris entre le rond-point Moulaert et Bambole, l’électricité est desservie en moyenne deux fois la semaine. Parfois, elle n’est rétablie que la nuit vers 23 heures pour repartir à 5 heures ou 6 heures du matin.

La capitale congolaise connaît actuellement un déficit de près de 100 Mégawatts sur les 430 de consommation normale que requiert la ville de Kinshasa. Le directeur de distribution de la Snel/Kinshasa, José Maolo, a reconnu que le trois quarts de la ville est placé sous le régime du délestage.

«A cause de ce phénomène d’étiage du fleuve Congo, on déleste près de 80 Mégawatts aux heures de pointe. Parfois, on va même jusqu’à 100 Mégawatts dans des circonstances beaucoup plus contraignantes d’exploitation», affirme-t-il, avant d’encourager les Kinois à « utiliser. Rationnellement l’électricité ».

«Une lampe à faible consommation consomme cinq fois moins d’énergie qu’une lampe à incandescence. Si on remplace les lampes à incandescence par celles économiques, on peut faire un gain de 80 à 100 Mégawatts», explique-t-il.

Pour lui, la Snel pourrait résorber le déficit causé par l’étiage si les abonnés recourent notamment aux lampes économiques.

En 2011, la situation s’était posée avec acuité, l’étiage s’étant ajouté aux pannes de plus de huit groupes que comptent les deux centrales du barrage, Inga I et Inga II et dont la réhabilitation était évaluée à plusieurs dizaines de millions de dollars américains.

A cause de cette situation, la Snel n’a pas été non plus en mesure de fournir son électricité à d’autres pays africains. «Aujourd’hui, il est difficile de continuer à leur fournir l’électricité parce que nous n’arrivons pas à produire, du fait de l’étiage, une puissance suffisante pour nous-mêmes,» avait alors expliqué le directeur du site, Lambert Mbuyi.

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