RDC: les nouveau-nés privés de vaccin contre la tuberculose par manque de seringues

Une séance de vaccination contre la polio en RDC, à Lubumbashi le 28 octobre 2010. Photo AFP.

Dix provinces sur les onze que compte la République démocratique du Congo (RDC) connaissent une rupture de seringues de vaccins BCG depuis un mois. Sans ces seringues spécifiques, les nouveau-nés ne peuvent être vaccinés contre la tuberculose. Le Programme élargi de vaccination (Pev) vient d’acquérir un stock de ces seringues mais il ne l’a pas encore dispatché à travers le pays.

Les seringues de vaccins contre la tuberculose sont arrivées au pays le mercredi 20 juin. Elles sont stockées dans les entrepôts de l’Unicef à Kinshasa, a confirmé le médecin directeur national du Pev,  Audry Mulumba.

Il a assuré que son organisme va distribuer ces intrants probablement dès le vendredi 22 juillet. «Nous étions en rupture de seringue. L’approvisionnement commence immédiatement. Nous le faisons pour Kinshasa et pour toutes les provinces », a-t-il indiqué.

Le lot réceptionné par le Pev ne pourra servir que pendant trois mois.

Entre-temps, dans les différentes structures médicales de Kinshasa, aucun enfant n’est vacciné et les mères sont dans le désarroi. Pourtant, le vaccin BCG est le premier qu’un nouveau-né doit recevoir avant sa sortie de maternité.

A l’hôpital pédiatrique de Kalembe-lembe, les vaccins se donnent d’habitude sur rendez-vous puisque, gardés à la zone de santé. Or, ce n’est plus le cas car l’hôpital subit aussi la même pénurie de seringues.

Une dame rencontrée à la Clinique Ngaliema a accouché il y a près de trois semaines. Elle a peur pour son bébé qui n’a toujours pas été vacciné. «J’ai fait des navettes depuis deux semaines  pour faire vacciner mon enfant, mais il n y a pas de vaccins », a-t-elle témoigné.

A l’hôpital de Kintambo, une autre femme, venue elle aussi pour la énième fois faire vacciner son bébé, craint pour la santé de celui-ci. Elle dit être obligée de le garder loin des tierces personnes pour le protéger. Ce qui n’« est pas facile car je reçois des visiteurs qui viennent me féliciter. Il y a aussi des enfants dans notre entourage. Au moindre contact, mon enfant risque d’attraper des microbes.»

Seule la province du Nord-Kivu ne connaît pas ce problème. Elle s’en était procurée par ses propres moyens, a indiqué une source proche du Pev, sans d’autres précisions.

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