Une délégation de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) s’est rendue, samedi 26 mai, dans la localité de Katoyi (Nord-Kivu) pour s’entretenir avec des déplacés qui ont fui les assassinats des plusieurs civils dans les groupements de Waloa Uroba et Ufamandu 2. Des témoins dont des responsables locaux ont témoigné que des dizaines de personnes ont été tuées entre le 9 et le 25 mai dans onze villages. Certaines sources locales avaient fait état de plus de cent morts.
Les témoins interrogés par la mission onusienne ont affirmé que les tueries ont été commises par des hommes armés de machettes, lances et couteaux et qui se réclamaient de la milice Raïa Mutomboki, groupe d’autodéfense populaire qui prétend combattre les rebelles rwandais des FDLR. La plupart de victimes seraient de la communauté hutu.
Toujours selon ces témoins, les assaillants scandaient des messages appelant les victimes à rentrer chez eux au Rwanda.
Un habitant de l’un des villages attaqués a raconté :
« Nous avons entendus des tirs et nous nous sommes enfuis. Après, nous sommes revenus au village et nous avons trouvés des gens qui étaient tués. Nous avons vu les corps de cinq enfants, d’au moins dix hommes et de plusieurs femmes. Nous avons comptés vingt-huit corps au total. »
Selon le chef de secteur de Katoyi, Bigembe Turikonkinko, au moins quatre cents personnes ont été tuées mais ce chiffre n’a été confirmé par aucune autre source.
Une liste de quatre blessés admis au centre de santé de Katoyi a été présentée aux membres de la délégation de la Monusco.
Dans tous les villages où les tueries ont été perpétrées, les témoins affirment qu’aucun militaire n’était présent. Seuls des miliciens Raïa Motomboki y étaient perceptibles. Ces derniers auraient tué des rebelles FDLR trouvés sur place.
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