Les rues de Kinshasa, capitale de la RDC, grouillaient de monde ce lundi 21 mai dans la matinée. Cette mégalopole d’environ 9 millions d’habitants ne dispose pas d’entreprises de transport en commun viables. Avec la grève déclenchée par les privés qui détiennent le monopole du secteur, la ville semble paralysée. Les conducteurs protestent contre les contrôles des véhicules intensifiés ces derniers jours par différents services spécialisés de la ville. City Train et Stuc (Société de transport urbain du Congo), deux transporteurs publics, existent bel et bien à Kinshasa. Mais tous deux sont presque à l’arrêt.
La société de transport public City Train avait réceptionné cent quinze (115) bus neufs en 2008. Il n’en reste plus que vingt qui circulent encore. Dans la concession de l’entreprise située dans la commune de Limete, plus de quatre-vingts bus sans pneus sont immobilisés sur des jantes.
Les responsables de City Train affirment que ces véhicules manquent seulement «d’accessoires» et des pneus. Leurs moteurs seraient en « parfait état », déclarent-ils, rejetant l’accusation de mauvaise gestion que d’aucuns mettent à leur charge. Ils affirment par contre que « l’entreprise ne bénéficie plus de subsides suffisantes de la part de l’Etat ».
A la création de l’entreprise en 1989 jusqu’en 1996, le gouvernement versait chaque trimestre un million de dollars américains pour compenser le manque à gagner causé par le prix de la course qu’il avait imposé. Ce montant compensait aussi les pertes occasionnées par la gratuité des courses accordée aux policiers, militaires, agents de la Croix-Rouge…
Un responsable de City train à affirmé à Radio Okapi qu’actuellement le gouvernement a fixé le prix d’une course à 500 francs congolais (environ 0,5 USD) alors que le prix de revient est estimé à 736 francs congolais (0,7USD). Selon lui, Cette situation occasionnerait un manque à gagner évalué à 300 000 dollars américains par an alors qu’au premier trimestre de cette année, le gouvernement n’a accordé qu’une subvention de 27 000 dollars américains.
« Si le même montant est octroyé jusqu’à la fin de l’année, indique la même source, l’entreprise recevra au total 100 000 dollars américains, ce qui ne représente que le tiers du manque à gagner ».
Stuc éprouve les mêmes difficultés de fonctionnement que City Train. A sa création en 2006, Stuc avait réceptionné du gouvernement congolais 180 autobus et 56 minibus deux cent trente-cinq (235) bus de marque Tata tout neufs. A ce jour, à peine une trentaine onze circulent. Mais pas sur Kinshasa. L’entreprise a pris l’option de les aligner sur les trajets Kinshasa- Matadi, Kinshasa- Boma et Kinshasa-Kikwit ou les mettre en location.
Le ralentissement des activités de Stuc est mis, à tort ou à raison, sur le dos de ses anciens dirigeants actuellement révoqués. Ils étaient accusés de mauvaise gestion. Mais au sein de la société, d’autres raisons sont avancées. C’est notamment les pièces de rechange qui coûtent cher et qui ne sont vendues à Kinshasa que par une seule entreprise indienne qui détient le monopole.
Kinshasa ne compte qu’une seule ligne de train urbain opérationnel qui dessert les communes de l’Est (Masina, Kimbanseke, Nd’jili). Pas assez pour assurer le déplacement des habitants de ces communes les plus populaires de ville. Dans un tel contexte, le monopole des privés est parti pour durer.
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