Deux personnes sont mortes et quatre autres ont eu des jambes amputées, dimanche 6 mai, à Kabinda, à 153 kilomètres de Mbuji-Mayi au Kasaï-Oriental, quelques jours après avoir subi des traitements auprès des tradipraticiens de la cité. Les médecins de l’hôpital général de référence de Kabinda, où ces patients avaient ensuite été conduits, se disent inquiets du recours à des guérisseurs non qualifiés.
Les deux morts, dont une femme enceinte, avaient pris des produits indigènes leur administrés par des tradipraticiens. Les quatre blessés avaient aussi consulté les mêmes guérisseurs, avant d’être acheminés à l’hôpital général de référence de Kabinda.
Selon le témoignage recueilli auprès des victimes, la poudre fabriquée à base de racines d’arbres que les tradipraticiens appliquaient régulièrement sur les blessures de chacune d’elles a fini par provoquer des infections graves. Les médecins ont dû procéder à l’imputation des membres infectés.
Les médecins dénoncent le comportement de «certains charlatans, qui retiennent les malades chez eux».
Pour éviter le pire, le médecin directeur de l’hôpital général de référence de Kabinda appelle les autorités politico-administraives et sanitaires locales à recenser tous les tradipraticiens, afin de les obliger à transférer rapidement les malades à l’hôpital.
«La pauvreté et l’ignorance d’une grande partie de la population congolaise expliquent généralement le recours aux services de tradipraticiens, plutôt qu’aux structures médicales», explique-t-il.
Les médecins modernes accusent les tradipraticiens d’administrer aux patients des produits sans dosage exact. Ce qui conduirait souvent à de sérieuses complications.
Faute d’argent, d’autres malades se retrancheraient dans des groupes de prière à la recherche d’une guérison miraculeuse.
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