Les conducteurs des taxi-motos de Mbandaka sont descendus, lundi 7 mai, dans la rue pour protester contre les agents de la police de circulation routière (PCR) qu’ils accusent de tracasserie. Leur marche a été dispersée par la police et le président des conducteurs taxis-motos a été interpellé.
L’itinéraire de cette marche pacifique prévoyait de passer par le palais de justice et le gouvernorat, avant de joindre la mairie où les manifestants devaient déposer leur mémorandum. Mais, le président de l’association des conducteurs des taxi-motos, Benjamin Kamba, a été appréhendé en pleine manifestation.
Pendant sa garde-à-vue, il a expliqué à une journaliste de Radio Okapi l’objet de leur marche:
«Nous dénonçons les bouclages et poursuites nocturnes sans motifs ayant causé plusieurs accidents, les arrestations intempestives assorties des amendes transactionnelles exorbitantes et forfaitaires, même pour les contreventions légères pour lesquelles un simple conseil de l’agent de l’ordre aurait suffi. »
Les manifestant ont dénoncé également le paiement des amendes transactionnelles sans quittance ni reçu, et donc au détriment du Trésor public. Les agents de la PCR sont accusés de « ventes systémiques des attestations de perte de pièces pour une coutre durée.»
Benjamin Kamba a décrié aussi « le comportement inhumain, antisocial et brutal d’un commandant célèbre de la PCR (…) qui s’adonne, avec délectation à la traque des conducteurs même la nuit ».
Le ministre provincial intérimaire de l’intérieur, Roger Mwamba, qui a ordonné la dispersion de cette marche, a indiqué qu’il n’est «pas autorisé à une association de manifester contre la police».
Un tel comportement, selon lui, frise la rébellion. « L’organisateur doit être jugé et condamné conformément à la loi », a-t-il poursuivi.
Les conducteurs des taxis-motos de Mbandaka avaient déjà accusé, mardi 27 mars au cours de leur réunion, les agents de la PCR de tracasseries . Ces policiers se cachent souvent dans l’obscurité et surgissent subitement à l’approche de leurs engins, avaient-ils expliqué.
Pour sa part, le commandant de la Police de circulation routière à Mbandaka avait affirmé que son service est appelé à travailler 24 heures sur 24. Pour lui, « ce sont les gens qui ne sont pas en ordre qui se plaignent. Ils profitent de l’absence des agents pour circuler la nuit».
Ces conducteurs ne détiennent pas des documents officiels leur autorisant de circuler, indiquent des sources policières. Parfois, ils transportent plusieurs passagers sans casques sur une moto.
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