Lutte contre le paludisme : Ban Ki-Moon veut rassembler 3,2 milliards de dollars

Ban ki Moon, secrétaire général des Nations Unies, 2mars 2009 à Kinshasa

Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, le Sud-coréen Ban Ki-Moon, veut rassembler 3,2 milliards de dollars pour lutter contre le paludisme en Afrique. Dans un message diffusé mercredi 25 avril, à l’occasion de la journée mondiale du paludisme, il explique que cette somme permettra aux organismes impliqués dans cette lutte d’organiser un régime universel de protection contre le paludisme en Afrique jusqu’en 2015. Un enfant meurt du paludisme toutes les 60 secondes dans ce continent.

Le secrétaire général des Nations unies précise toutefois que le paludisme tue moins vite qu’en 2011, où c’est toutes les 45 secondes qu’un enfant succombait. Selon lui, ce nouvel appel de fonds vise à ramener à près de zéro le taux de mortalité due au paludisme.

« C’est l’une des priorités du programme d’action défini pour les cinq prochaines années », a-t-il affirmé.

Pour Ban Ki-moon, le monde n’a aucune excuse pour ne pas investir «intelligemment et raisonnablement» dans la lutte contre le paludisme. Il explique qu’un test de diagnostic rapide coûte environ 50 centimes de dollar, un traitement antipaludéen environ un dollar et une moustiquaire, qui dure trois ans et peut protéger plusieurs enfants, revient à 5 dollars.

Il s’agit de petites sommes, selon lui, et les coûts pourront encore être réduits si la recherche est financée en vue de trouver de meilleures solutions.

Ban Ki-moon appelle donc les partenaires à investir dans les moyens de demain pour lutter contre la résistance aux insecticides et poursuivre la recherche d’un vaccin.

La journée mondiale de lutte contre le paludisme a été créée en 1998 par le partenariat «Faire reculer le paludisme», qui fédère les efforts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), la Banque mondiale, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et d’autres partenaires dans la lutte contre le paludisme.

Première cause d’anémie dans le district du Tanganyika

Le responsable de la sécurité de transfusion sanguine du district du Tanganyika (Katanga), le Dr Jonathan Yabili, rapporte qu’entre 1 500 et 2 500 cas de transfusion pour cause d’anémie sont dus au paludisme, surtout chez les enfants de 0 à 5 ans et les femmes enceintes.

Des chiffres qui pourraient être revus à la hausse vu « la dimension du district » et le manque de statistiques précises, a-t-il ajouté.

Pour le Dr Yabili, la lutte contre l’anémie devrait partir de la lutte contre le paludisme, notamment en améliorant le cadre de vie des populations.

« Il faut utiliser la moustiquaire imprégnée, aménager son environnement et débroussailler, afin de prévenir le paludisme et par voie de conséquence l’anémie causée par le paludisme », a-t-il suggéré.

Selon des sources médicales, des moustiquaires imprégnées, déjà disponibles dans les zones de santé, seront distribuées aux habitants de ce district du 25 au 26 mai prochains.

Insuffisance des moustiquaires imprégnées au Sud-Kivu

Selon le médecin coordonateur du programme de lutte contre le paludisme au Sud-Kivu, le Dr Patrick Bahizi, moins de 30% de la population de cette province ont reçu des moustiquaires imprégnées. Il dénonce une forte mortalité infantile due au paludisme ainsi que des rechutes fréquentes de cette maladie, surtout chez les enfants de moins de 5 ans, dans le sud de la province.

« La morbidité tourne autour d’un million de cas par an dans le Sud-Kivu », a-t-il déclaré.

Pour mieux lutter contre cette endémie, l’inspection provinciale de la santé annonce une opération de distribution des moustiquaires imprégnées à partir du 23 mai prochain sur toute l’étendue de la province.

L’opération de distribution gratuite des moustiquaires soutenue par l’Unicef vise à réduire d’au moins 18% l’actuel taux de morbidité.

Une caravane motorisée a été organisée mercredi matin pour sensibiliser la population à accueillir les équipes chargées de recenser les familles à travers la province, avant la distribution d’au moins deux moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée par ménage.

Lire aussi sur radiookapi.net :