Katanga: Kabala se dépeuple sous la hantise d’un accrochage entre FARDC et Kyungu Gédéon

Une vue d’un quartier commercial de Manono, 450 km au Sud Ouest de Kalemie (Katanga/RDC).

La présence des militaires des FARDC dans le secteur de Kabala, à 180 Km au sud-est de Manono au Katanga, a occasionné un mouvement des populations. C’est ce qu’ont indiqué des sources locales, ce vendredi 24 février. Kabala est le fief naturel du seigneur de guerre Gédéon Kyungu Mutanga signalé dans la région après son évasion de la prison de Lubumbashi.

Les éléments des FARDC ont été déployés dans le secteur de Kabala pour traquer Gédéon Mutanga. Cette zone couvre les localités de:

  1. Shamwana
  2. Lubinda
  3. Monga
  4. Sangwa
  5. Lenge

Ces localités se vident progressivement de leurs habitants qui fuient d’éventuels affrontements armés.

Le coordonnateur de la société civile de Manono, Antoine Kamukende, a témoigné à Radio Okapi:

«Les gens qui constatent cette présence militaire s’imaginent que, si Gédéon est réellement là, c’est la guerre. Les gens qui ont subi longtemps les affres de la guerre sont en train de vider le lieu suspecté être le fief de Gédéon.»

Cette situation a provoqué en même temps la perturbation des activités scolaires. Les élèves d’environ quinze écoles fonctionnant dans ce secteur ont fui, avec leurs parents, vers de nouveaux villages d’accueil.

Pour le chef de la sous-division de l’Enseignement primaire secondaire et professionnel (EPSP-Katanga 3 à Manono), François-Xavier Kisila, cette situation ne permet pas aux écoles de fonctionner normalement. Il a déclaré:

«C’est presqu’une zone opérationnelle. On n’a pas de moyen d’y aller seul pour voir la situation qui prévaut là-bas. C’est risquant ! Nous demandons que cette situation puisse se terminer rapidement, afin que nous puissions remettre les élèves dans leurs écoles

Des sources sur place n’ont signalé aucune opération militaire de grande envergure pour traquer le chef Maï-Maï, Gédeon. Ce dernier est recherché depuis son évasion avec neuf cent soixante deux autres détenus, le mercredi 7 septembre 2011, de la prison de Kasapa à Lubumbashi. Il était incarcéré après avoir été condamné à la peine capitale.

Des témoins indiquent que la présence des éléments des FARDC dans ces villages de Kabala causent plus de panique que de  peur parmi les habitants. Ces derniers dénoncent déjà des tracasseries militaires.

Lire aussi sur radiookapi.net: