Madnodje Mounoubai: «L’organisation des élections est une responsabilité du gouvernement congolais»

Madnodje Mounoubai, Porte parole de la Monusco intervention à la Conference de Presse hebdomadaire du Mercredi 22/02/2012. Radio Okapi/Ph. Aimé-NZINGA

« L’organisation des élections est une responsabilité du gouvernement congolais », a déclaré mercredi le porte-parole de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco), Madnodje Mounoubai en réaction à un journaliste qui lui demandait si la communauté internationale va financer à temps l’organisation des élections provinciales prévues cette année en RDC comme le demande le gouvernement congolais. Madnodje Mounoubai s’exprimait au cours de la conférence de presse hebdomadaire des Nations unies.

Dans une conférence de presse tenue la veille, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende a en effet affirmé que les élections provinciales ne pourront avoir lieu cette année que si les partenaires internationaux de la RDC acceptent d’apporter à temps leur financement.

A ce propos, Madnodje Mounoubai a précisé :

«Quand le gouvernement [congolais] sera prêt et quand il en fera la demande, c’est en ce moment là qu’on va voir comment la communauté internationale, les organisations internationales et les Etats partenaires vont réagir.»

Parlant de l’organisation des élections présidentielle et législatives du 28 novembre 2011, Lambert Mende a déclaré lors de sa conférence de presse que la communauté internationale n’a pas apporté sa contribution financière à ce scrutin comme elle l’avait promis.

Réponse de Madnodje Mounoubai:

«Les élections ont coûté 260 millions de dollars américains. Sur ce chiffre, le gouvernement congolais a contribué avec 69%, les partenaires pour 16% et la Monusco pour environ 15%.»

Eviter l’inconstitutionnalité

Le député Henry-Thomas Lokondo de la Majorité présidentielle reconnaît que le gouvernement a assez contribué pour l’organisation des élections, mais il l’appelle à ne pas baisser les bras à ce stade, ajoutant:

«L’Etat congolais n’est pas un Etat en faillite. Si aujourd’hui il est confirmé que la Commission électorale nationale indépendante et le gouvernement n’ont pas de moyens pour organiser les élections provinciales dans un délai raisonnable, on se rend constitutionnellement dans une situation inconfortable ».

Il demande d’éviter de plonger le pays dans l’inconstitutionnalité et l’illégitimité car il y aurait une cohabitation adultérine entre d’un côté les membres élus et de l’autre ceux qui ne le seront pas.

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Le député de l’opposition José Makila soutient cette position et pense que le développement du Congo débutera au niveau du Congo profond et que la population attend beaucoup de ces élections provinciales et locales pour une vraie décentralisation.

Il ajoute qu’à ce stade, il est prématuré de parler d’une organisation ou non des élections provinciales car cette responsabilité ne relève pas d’un gouvernement sortant.

«Comment un gouvernement expédiant les affaires courantes peut se permettre de prédire ce qui doit arriver dans 3 ou 5 mois ? », s’interroge-t-il, avant d’ajouter :

«Nous attendons le nouveau gouvernement qui nous présentera son programme. Nous, parlementaires, avons des préalables : c’est l’audit de la Ceni et le départ de tout ce bureau. »

Par ailleurs, analysant la main tendue du gouvernement à la communauté internationale, José Makila  estime qu’il est inconcevable que ces élections soient «vendues» à l’extérieur.

«Aujourd’hui le ministre Mende recourt aux partenaires extérieurs ! Quand ça va mieux, Le Congo n’a pas de leçons à recevoir parce que c’est un pays souverain. Quand ça ne va pas, on a besoin de ces bailleurs là. On dit une chose et à la minute qui suit on dit son contraire. Utilisons notre souveraineté jusqu’au bout ».

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