L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) invite le ministre de la Justice et des Droits humains à mettre en place une commission spéciale pour enquêter sur les violations des droits de l’homme pendant et après les élections du 28 novembre 2011. Dans un communiqué publié lundi 20 février à Kinshasa, cette ONG dit avoir enregistré cent onze cas de violations des droits de l’homme pendant cette période.
Selon le président de l’Asadho, Jean Claude Katenda, ces cas portent sur les atteintes à la vie privée et à la liberté d’expression ainsi que sur des disparitions forcées et des enlèvements. Il a précisé :
«Ce rapport donne des indications précises sur leurs noms, leurs adresses et leurs provinces. Cela démontre que les enquêtes ont été menées mais, comme nous ne pouvons pas organiser des poursuites en justice, nous mettons ces cas à la disposition de la justice, qui peut faire ce travail …»
Il a affirmé que toutes ces violations ont été commises par les forces de sécurité dans les provinces de :
- Kinshasa
- Katanga
- Nord-Kivu
- Sud-Kivu
- Kasaï-Oriental
- Maniema.
Jean-Claude Katende a estimé que le ministre de la Justice devrait mettre sur pied cette commission d’enquête, étant donné que le droit congolais a été violé.
Au cas où cette commission ne serait pas mise en place, le président de l’Asadho déclare que son organisation va continuer à faire des plaidoyers pour que les auteurs des violations des droits de l’homme soient poursuivis et que les victimes aient droit à des réparations.
En réaction, le ministre de la Justice et des Droits humains, Luzolo Bambi Lessa, a affirmé avoir déjà initié des enquêtes en rapport avec les violations commises pendant le processus électoral :
«Il est possible qu’un certain nombre de faits relevés par l’Asadho soient déjà récupérés par la justice. Certains cas sont en train d’être documentés et d’autres l’ont déjà été et ont donné lieu à des poursuites.»
Luzolo Bambi a rappelé que le tribunal de grande instance de Kalamu a prononcé « neuf condamnations pour génocide » au cours de la période électorale.
Il a aussi déclaré que certains désordres ont été perpétrés par des groupes de manifestants sous prétexte des manifestations électorales.
Pour Luzolo Bambi, il fallait « laisser place à la démocratie et éviter plusieurs poursuites à l’époque [périodes pré et post-électorale]».
Réunies au sein de l’Observatoire des manifestations publiques (OMP), plusieurs ONG ont invité le gouvernement, la CENI et les acteurs politiques à prendre leurs dispositions et leurs responsabilités pour éviter les incidents électoraux en RDC. Inquiétées par les affrontements fréquents entre les partisans de la Majorité présidentielle (MP) et ceux de l’Opposition à travers le pays, elles ont tiré la sonnette d’alarme, lundi 14 novembre, au cours d’un point de presse tenu à Kinshasa.
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