Le gouverneur de la ville province de Kinshasa, André Kimbuta a interdit ce mercredi 15 février, la marche pacifique des chrétiens prévue ce jeudi. Selon lui, le Conseil de l’apostolat des laïcs catholiques du Congo (CALCC), qui projetait cette manifestation n’a pas respecté la procédure légale en la matière.
André Kimbuta a souligné notamment que la lettre de notification de la marche est parvenue à l’hôtel de ville en retard. En outre, le CALCC n’est pas répertorié parmi les associations agréées par l’hôtel de ville, a-t-il ajouté.
Pour lui, la loi est violée par les organisateurs, qui n’ont pas donné les indications exigées. Ils ont ignoré «leur adresse physique puisqu’ils n’ont rien signalé. Il n’y a même pas un seul contact, le délai n’étant pas respecté.»
Mais, sur la lettre qui lui a été envoyée par les organisateurs, a-t-il poursuivi, il y avait un repère: «J’ai vu ‘catholique’, je me suis adressé à l’église catholique, à l’archevêché» pour lui demander de plus amples précisions sur cette « structure qui se dit catholique».
En outre, «l’objet sollicité ne peut pas être accepté par l’hôtel de ville, parce que la loi qui organise des manifestations donnent certains préalables. Et ceux-ci ne sont pas respectés par les organisateurs», a poursuivi André Kimbuta.
A la question de savoir ce qui se passerait ce jeudi après l’interdiction de cette marche, le gouverneur de Kinshasa a été catégorique : « Il n’y aura pas d’incidents. C’est pourquoi je demande à tous les Kinois de vaquer librement à leurs occupations.»
La mobilisation s’intensifiait pourtant dans les paroisses catholiques de Kinshasa et au sein des partis politiques, ont constaté mardi, des reporters de Radio Okapi. Le CALCC a souhaité que celle-ci puisse se passer sans violence.
Cette marche visait à exprimer le rejet des résultats des élections du 28 novembre dernier par la population et à exiger la démission du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), a affirmé le porte-parole du CALCC et coordonnateur de la marche, Thierry Nlandu. Elle devrait, selon lui, mobiliser les fidèles de toutes les paroisses catholiques de Kinshasa et être ouverte à tous les Congolais.
Des partis politiques de l’opposition ont, de leur côté, affirmé attendre beaucoup de cette marche. «L’opposition politique s’est réunie pour appuyer l’action des chrétiens. Et donc, la revendication fondamentale est que la vérité des urnes éclate au grand jour», a expliqué le secrétaire général adjoint du Mouvement de libération du Congo (MLC), Jean Lucien Busa.
Dans un communiqué publié ce même mardi, l’ONG de défense de droits de l’Homme Asadho avait demandé aux autorités congolaises de garantir la tenue de cette marche dans le respect de la constitution. Elle a invité, par ailleurs, les organisateurs à la tolérance et au respect des valeurs républicaines et démocratiques.
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