A quelques heures de la tenue de la marche pacifique commémorant le 20ème anniversaire du massacre des chrétiens, ce jeudi 16 février, la mobilisation s’intensifie dans les paroisses catholiques de Kinshasa et au sein des partis politiques. Le Conseil de l’apostolat des laïcs catholiques congolais (CALCC), qui organise la marche, souhaite qu’elle puisse se passer dans la non-violence. Pour les partis politiques, réunis ce mardi à Kinshasa, cette manifestation constitue une occasion de réclamer la vérité des urnes.
Cette marche vise à exprimer le rejet des résultats des élections du 28 novembre par la population et à exiger la démission du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), a affirmé le porte-parole du conseil de l’apostolat des laïcs catholiques et coordonnateur de la marche, Thierry Nlandu. Elle devrait, selon lui, mobiliser les fidèles de toutes les paroisses catholiques de Kinshasa et être ouverte à tous les Congolais.
Thierry Nlandu a appelé les participants à cette marche à se conformer aux orientations des organisateurs:
«Si il y a des hommes politiques qui veulent venir à cette marche, qu’ils ne viennent pas pour revendiquer des choses qui ne concernent pas [les organisateurs]. Si eux veulent avoir une marche avec des objectifs bien précis, ils organiseront leur marche après.»
Des partis politiques de l’opposition ont, de leur côté, affirmé attendre beaucoup de cette marche. Le secrétaire général adjoint du Mouvement de libération du Congo (MLC), Jean Lucien Busa, a expliqué pourquoi:
«L’opposition politique s’est réunie pour appuyer l’action des chrétiens. Et donc, la revendication fondamentale est que la vérité des urnes éclate au grand jour.»
Dans un communiqué publié ce même mardi, l’ONG de défense de droits de l’Homme Asadho a demandé aux autorités congolaises de garantir la tenue de cette marche dans le respect de la constitution. Elle a invité, par ailleurs, les organisateurs à la tolérance et au respect des valeurs républicaines et démocratiques.
Le 16 février 1992, les forces de l’ordre avaient réprimé dans le sang la manifestation des chrétiens. Ces derniers réclamaient la réouverture de la conférence nationale souveraine (CNS). Plusieurs personnes avaient tuées et de nombreuses autres blessées.