Unikin: les étudiants déplorent l'achat obligatoire des syllabus

Une vue du site de l'Université de Kinshasa (Unikin), 18/01/2011.Une vue du site de l’Université de Kinshasa (Unikin), 18/01/2011.

Une vue du site de l'Université de Kinshasa (Unikin), 18/01/2011.

Les professeurs de l’Université de Kinshasa (Unikin) ont trouvé une astuce pour obliger les étudiants à acheter les syllabus, les textes imprimés reprenant l’essentiel des cours. Ils y incorporent les énoncés des travaux pratiques. Les étudiants qui n’achètent pas de syllabus ne peuvent donc pas prendre part à ces travaux pratiques.

Aucune faculté n’est épargnée par ce phénomène qui concerne près de mille cours, disent des étudiants rencontrés sur le campus de l’Unikin.

Officiellement, l’achat de ces syllabus ne revêt pas de caractère obligatoire. Mais, la contrainte est plus subtile, comme l’explique cet étudiant qui a requis l’anonymat:

«C’est facultatif mais un peu obligatoire parce qu’il y a un travail pratique là dedans et il n’y a personne qui peut admettre de rater ce travail qui peut rapporter six points».

Selon lui, certains syllabus coûtent dix, quinze, vingt voire quarante cinq dollars américains.

«Si tu n’achètes pas, tu auras de problème pour la réussite. Ce sont des problèmes que nous avons ici», renchérit un autre étudiant.

Ce problème n’est pas nouveau. Il est apparu il y a quelques années. Tout le monde en est informé, tous le condamnent. Mais rien n’est fait pour le stopper.

A ce sujet, le président de l’Association des professeurs de l’Unikin (Apukin), le professeur Kitombole a déclaré:

«L’Apukin ne soutient pas cette pratique car l’étudiant doit évoluer dans un milieu de livres. On ne doit pas mettre les TP (NDLR: travaux pratiques) et obliger les étudiants à acheter le syllabus parce que le TP est là dedans. Non. C’est un phénomène qu’on doit combattre pour qu’il ne prenne pas de l’ampleur».

Selon des sources universitaires, l’actuel comité de gestion de l’Unikin a même publié, au début de cette année académique, une circulaire interdisant cette pratique. Sans succès.

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