Cinq militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) arrêtés arbitrairement il y a une semaine au cours d’une opération de bouclage exécutée à Bunia par la police nationale congolaise ont été relâchés le week-end dernier, sur ordre du commandant de la zone opérationnelle des FARDC, le colonel Fal Sikabwe.
Ce dernier confirme son implication dans l’affaire et explique :
«Quand on prend quelqu’un dans un bouclage, c’est à dire qu’il est un bandit, un voleur ? Non ! Non ! On les a identifiés, ce sont nos officiers, ils habitent chez eux là où on les a trouvés avec des armes dotés par nous-mêmes pour leur propre sécurité, donc il ne se posait pas de problèmes».
Cinq officiers dont un lieutenant-colonel et un major FARDC se trouvaient parmi les personnes arrêtées, pour lesquelles la police souhaitait engager des poursuites judiciaires, pour désertion notamment.
L’auditorat ne condamne pas l’immixtion des autorités militaires dans le dossier, elle accuse en revanche le numéro un de la PNC/Ituri, Juvénal Bideko, d’avoir agi avec abus d’autorité au cours de l’opération de bouclage.
L’auditeur militaire de garnison de Bunia, le Lieutenant colonel Maurice Lianza, qui dit comprendre l’action du commandant de la zone opérationnelle, s’en prend à son tour à la police qui aurait, selon lui, dépassé les limites de sa compétence pour clôturer l’affaire à son niveau :
«La police n’a pas de pouvoir d’appréciation dans les affaires de la compétence de juridiction militaire, si la police a arrêté, et c’est une police citoyenne, républicaine, elle doit pouvoir transférer tous ces gens-là à l’auditeur militaire pour que celui-ci gère les cas individuellement».
Ces militaires relâchés auraient été gardés abusivement pendant 5 jours au cachot.
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