RDC: la majorité salue le déroulement des élections, l’opposition condamne

Début de vote le 28/11/2011 à Kinshasa, pour les élections de 2011 en RDC. Radio Okapi/ Ph. John BompengoDébut de vote le 28/11/2011 à Kinshasa, pour les élections de 2011 en RDC. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Début de vote le 28/11/2011 à Kinshasa, pour les élections de 2011 en RDC. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

A l’issue des élections présidentielle et législatives du 28 novembre en République démocratique du Congo, les acteurs politiques, observateurs et analystes politiques ont fait le point sur le déroulement des scrutins. Au cours de l’émission Dialogue entre congolais (DEC), les membres de la Majorité présidentielle (MP) pensent que le vote s’est globalement bien déroulé alors que ceux de l’opposition sont sceptiques: la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a «lamentablement» échoué.

Pour le vice-président national de l’Alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC) et cadre de la MP, Franklin Tshamala, le vote s’est déroulé dans le calme.

Il fustige le comportement de certains cadres des partis politiques. Selon lui, ils ont incité les électeurs à boycotter les élections, s’appuyant sur un cas dans la commune de Bandalungwa à Kinshasa où des jeunes auraient arraché des listes électorales prétextant que le vote était reporté.

Un autre cadre de la MP, André Alain Atundu Liongo reconnait que les élections ont été organisées dans les conditions difficiles et donc d’après lui ne sont pas parfaites mais perfectibles.

Tout en regrettant tous les incidents enregistrés, le président de la Convention pour la démocratie et la république (CDR) et cadre de la MP, André-Alain Atundu, souligne que la tendance globale du déroulement des élections est positive.

«Il ya des gens qui ont incité les électeurs à la violence. C’est une journée caractérisée par de folles rumeurs », affirme-t-il.

Du côté de l’opposition, le secrétaire national chargé des relations avec les forces politiques et sociales de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Me Serge Mayamba, déclare que la Ceni s’est “désorientée de son rôle“.

«Elle n’a pas accompli sa mission. Il y a des électeurs qui n’ont pas retrouvé leurs bureaux de vote », soutient-il.

Dans la même logique, Mme Angèle Makombo pense que l’ambition première de la Ceni d’avoir des élections apaisées, libres et transparentes n’a pas été atteinte.

«Le sang a coulé. Beaucoup de violences sont enregistrées dans les provinces. On a arrêté une jeep contenant des bulletins de vote », a fait savoir Mme Angèle Makombo, membre de la plate-forme dénommée Forces de l’opposition réunie au Congo (Foreco), qui soutient la candidature de Léon Kengo.

Parlant du manque de transparence des élections, le secrétaire national du Mouvement de libération du Congo (MLC) chargé du processus électoral, Me Guy Katshuva estime que tous les paramètres de campagne ont confirmé que le candidat Kabila ne pourra pas gagner les élections. C’est pourquoi, affirme-t-il, il occasionne des irrégularités sachant qu’il n’a même pas deux provinces acquises à sa cause.

Doit-on annuler les élections ?  

«Les irrégularités constatées sont mineures et sont susceptibles d’être corrigées dans l’avenir. Le Congo ne s’est pas effondré et il ne s’effondrera pas demain », déclare Franklin Tshamala de la Majorité Présidentielle.

Pour le professeur Elykia Mbokolo, analyste politique, “les élections ne pourront être réorganisées partiellement ou totalement que si les faits ou irrégularités sont graves et avérées“. Ce que soutient Mme Angèle Makombo des Foreco.

Si les résultats sont contestés, c’est à la Cour suprême de justice de décider de l’annulation des élections ou pas“, poursuit le professeur Elykia Mbokolo.

«La Cour suprême de justice n’est pas indépendante. Il y a eu tentative de fraude partout en faveur d’un candidat », rétorque le porte-parole de l’Union pour la nation congolaise (UNC), Me Jean-Baudouin Mayo.

Sans donner une réponse précise à cette question, le professeur Comi Toulabor, directeur de recherches au centre « Les Afriques dans le monde » à Bordeaux en France, s’interroge:

«On croit que les irrégularités sont en faveur de Kabila. Et si c’est Tshisekedi qui remporte, accepterait-il que les élections soient réorganisées ?»

En réplique, Me Guy Katshuva du MLC estime qu’on ne peut pas débattre sur base des hypothèses.

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