Les parents des enfants de Wamaza refusent de faire vacciner leurs enfants contre la poliomyélite car ils tiennent le vaccin pour responsable des nombreux cas d’anémie constatés ces deux derniers mois dans le sud du Maniema.
Les médecins et la société civile tentent de les convaincre qu’il n’y a aucun lien entre l’anémie et la vaccination afin de continuer à pouvoir les protéger de la maladie.
800 enfants de zéro à 14 ans sont en effet morts d’anémie en deux mois à Wamaza, une importante cité commerciale située à 300 km de Kindu en territoire de Kabambare. Pour la majorité des parents, ces décès sont liés au vaccin.
Alors qu’une nouvelle campagne de vaccination organisée par le ministère de la santé est en cours dans la ville, la Société civile de Wamaza aide les professionnels de santé à lutter contre la résistance farouche des parents en les sensibilisant sur l’importance de la vaccination contre la poliomyélite.
L’abbé François Mulengenya, qui travaille de concert avec l’organisation, s’inquiète pour la santé des enfants qui ne seront pas vaccinés :
« Il y a beaucoup de résistance des parents en ce moment à cause de l’épidémie d’anémie qui a duré 2 mois. Nous sommes en train d’essayer de leur expliquer qu’il n’y a pas de lien entre l’anémie et le vaccin contre la poliomyélite.»
Le médecin coordonnateur du Programme élargi de vaccination (Pev) au Maniema, Dr Schuli Tchomba, explique pourquoi on ne peut établir aucun rapport entre les deux.
La vaccination ne concerne que les enfants dans la tranche d’âge de zéro à cinq ans. Or parmi les enfants qui meurent, beaucoup dépassent cet âge et n’ont donc pas été vaccinés. Selon le médecin coordonnateur du Pev, il faut donc chercher la cause ailleurs et surtout laisser les enfants se faire vacciner.
Car la poliomyélite est une maladie hautement infectieuse. En effet, un seul enfant non vacciné fait courir un risque à 200 autres. Cette année, on a enregistré 87 cas de cette maladie qui rend les enfants contaminés invalides à vie. Ce qui fait de la RDC, le pays le plus touché de l’Afrique en 2011.
Les nombreux cas d’anémie inquiètent par ailleurs la société civile de Wamaza. Elle a constaté que 5 à 10 enfants en meurent chaque jour. Or d’après elle, il n’y a ni poche de sang, ni laboratoire pour analyser l’éventuel sang destiné aux transfusions permettant de soigner les enfants anémiques.
Le taux des décès des enfants est tellement élevé que la responsable de l’Organisation Mondiale de la Santé, s’est rendue dans cette zone de santé pour examiner la situation de plus près et éventuellement proposer des pistes de solutions.