Massacre de Bogoro: Matthieu Ngudjolo plaide non coupable devant la CPI

Le procès de Matthieu Ngudjolo et Germain Katanga s’est poursuivi vendredi 11 novembre à la Cour pénale internationale (CPI)  à La Haye aux Pays-Bas. Les deux miliciens sont accusés d’enrôlement des enfants soldats, de meurtres, de pillages, de viols et d’esclavage sexuel. Des exactions qualifiées de crimes contre l’humanité qui auraient été commises lors du massacre de Bogoro, en Ituri, le 24 février 2003.

Au terme de plus de 10 heures d’audience, l’accusé a nié tous les faits qui lui sont reprochés. Matthieu Ngudjolo affirme que le jour de l’attaque, il se trouvait au centre de santé de Kambutso, où en temps qu’infirmier, il procédait à un accouchement.

Lors du contre-interrogatoire, le procureur Eric McDonald a présenté une photo qui a bouleversé Matthieu Ngudjolo. Ce dernier y figure aux côtés d’un journaliste et pas très loin d’une troisième personne, qui selon le procureur, serait un enfant soldat.

Visiblement fatigué, il proteste alors, puis semble verser quelques larmes:

«Je ne connais pas cette personne et je ne sais pas si c’est un soldat », dit-il.

Il se retourne, s’adresse aux trois juges et réclame des preuves des faits pour lesquels il est accusé. Il ajoute qu’il a protégé sa population sans participer aux conflits au sein d’une milice contrairement à dont l’accuse le procureur.

«Quel témoin, quelle fille est venue témoigner devant le juge ? », s’interroge-t-il, avant d’affirmer que le procureur veut le condamner par tous les moyens.

«Il protège Kabila [le président congolais] et Museveni [le président ougandais] qui sont les véritables auteurs des crimes », déclare-t-il.

Matthieu Ngudjolo est incarcéré à la CPI depuis février 2008 aux côtés de Germain Katanga. Le procès de deux miliciens devrait prendre fin au début de 2012, après l’audition des plaidoiries finales des victimes et de la défense.

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