Campagne électorale : recrudescence de l’intolérance politique au Sud-Kivu

Vue panoramique de Bukavu, 2004.Vue panoramique de Bukavu, 2004.

Vue panoramique de Bukavu, 2004.

Un jeune sympathisant du candidat de l’opposition à la présidentielle Vital Kamerhe a été agressé par un groupe d’individus identifiés par des témoins comme des partisans de Joseph Kabila. L’incident est survenu la nuit du mardi à mercredi 9 novembre sur l’avenue hippodrome, commune d’Ibanda, à Bukavu.

En territoire de Fizi, à environ 250 km au sud de Bukavu, les partisans du parti Panader, de Jean-Marie Bulambo, se disent inquiets et menacés dans la cité de Baraka. Un responsable de ce parti dit avoir demandé à la police d’ouvrir une enquête sur les gens qui déchirent les affiches de son candidat.

La même source affirme que le bureau du cabinet du candidat Jemsi Mulengwa du Panader a été investi par des inconnus dans la nuit de lundi 6 à mardi 7 novembre. Les cambrioleurs ont tout emporté : stock d’affiches, groupe électrogène, des appareils vidéo et des CD prévus pour la campagne électorale. Les services de sécurité contactés, dont l’Agence nationale des renseignements, ont démenti ces informations.

Dans le territoire de Mwenga, à 145 km à l’ouest de Bukavu, c’est l’UNC du candidat Vital Kamerhe qui se dit en difficulté. « Son bureau ne fonctionne pas depuis mardi 8 novembre sur décision de l’autorité coutumière », ont déclaré les responsables locaux de l’UNC. « Des personnes bien connues à Mwanga ont menacé les membres de ce bureau, leur ordonnant de cesser de fonctionner jusqu’au départ du chef de l’Etat Joseph Kabila, actuellement en campagne au Sud-Kivu », ajoutent ces sources.

De son côté, l’administrateur du territoire dit tout ignorer de la situation et attend un membre du bureau du chef coutumier pour s’enquérir de la situation.

A Bunyakiri, dans le nord-ouest de la province, des chefs locaux accusent des militaires des FARDC de battre campagne en faveur du candidat Joseph Kabila. Selon eux, ces militaires circulent dans les villages pour appeler les habitants à voter pour Joseph Kabila à la présidentielle de novembre, s’ils ne veulent pas que la guerre éclate et que le sang coule à nouveau dans la province.