La cité de Bunia en Ituri, s’est réveillée, mardi 23 août, dans un climat de tension. Des manifestations sporadiques de protestation de la population ont été étouffées par la police. Des cas d’arrestation parmi les manifestants sont signalés.
Très tôt le matin, des manifestants ont brûlé des pneus dans certaines artères du centre ville.
La police est intervenue pour disperser ce mouvement.
Elle a arrêté cinq conducteurs des taxis motos accusés de vouloir troubler l’ordre public.
Sur les routes principales de Bunia, la circulation est très timide, faute de carburant. Les stations-service étant fermées, le litre d’essence est passé de 1700 francs congolais à 6 000 francs congolais (6.5 USD) chez les petits revendeurs.
Un employé de bureau rencontré peu avant midi a déclaré:
«On a peur depuis qu’on est sorti de la maison le matin. Maintenant on est prêt à renter. Il n’y a pas moyen de circuler en ville, puisqu’il y a tension. Il y a de petits regroupements partout… C’est un mauvais signe! Les conséquences sont néfastes: les prix sont en hausse, lorsqu’on doit acheter un litre d’essence entre 5 et 6 000 francs, un kilo de sucre à 5 dollars… »
A la base de cette tension, la poursuite de la grève des opérateurs économiques qui est entrée à son quatrième jour.
Les commerçants grévistes réclament la modification de la législation douanière en vigueur. Ils estiment que les droits de douane sont très exorbitants.
L’autre réclamation porte sur la réhabilitation des routes Bunia-Mahagi et Bunia-Kasenyi fortement endommagées.
La société civile a tenu un point de presse, mardi, au cours duquel elle a exprimé sa solidarité avec les commerçants grévistes. Elle exige que le Fonds d’entretien routier (Foner) rende compte de l’argent qu’il perçoit comme droits de péage sur les routes de l’Ituri.
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