Bukavu: tabac, 35 des 76 adolescents sortis des groupes armés fument!

Un vendeur de racines et cigarettes. Kinshasa, 2002.Un vendeur de racines et cigarettes. Kinshasa, 2002.

Un vendeur de racines et cigarettes. Kinshasa, 2002.

Soixante-dix huit enfants ou adolescents sortis des groupes armés sont accueillis au Centre de transit et d’orientation (CTO). Trente cinq d’entre eux, soit 46%, fument  de la cigarette et  30 % combinent même la cigarette au chanvre.  C’est le constat fait par  l’ASBL BVES,  à l’occasion de la célébration de la journée mondiale sans tabac ce mardi 31 mai.

Murhabazi Namegabe, directeur de cette organisation non gouvernementale de protection des enfants de la rue et ceux sortis des forces et groupes armés, a saisi cette opportunité pour lancer un appel à l’action aux familles, aux communautés et au gouvernement  afin d’empêcher l’utilisation du tabac et du chanvre chez les enfants et les jeunes,  grâce aux programmes  de soutien éducatif basé sur le sens de responsabilité.

Au cours d’une causerie morale au centre de transit et d’orientation à l’intention de ces adolescents, le directeur de BVES a parlé des conséquences du tabagisme sur ces jeunes candidats à la réintégration sociale. D’où cet appel qu’il a lancé à toute  la communauté et surtout a l’Etat congolais:

Tous les enfants qui sortent des forces et groupes armés  ont été initiés à fumer du tabac  et du chanvre. Nous avons profité  de la commémoration de la journée sans tabac pour inviter les jeunes à plus de responsabilité, les familles et les communautés et surtout le gouvernement à prendre des actions pour protéger les enfants, les adolescents et les jeunes  contre la consommation du tabac en général et du chanvre en particulier.

Son cri d’alarme rappelle la nécessité d’appliquer les lois interdisant la vente et la consommation du tabac et des drogues  chez les enfants  et les jeunes.

Les enfants sortis de la rue ou des forces et groupes armés initiés à ces pratiques sont devenus dépendants de ces drogues, selon la même source.

L’un d’entre eux a reconnu cette dépendance et promis de s’en abstenir grâce aux conseils reçus et grâce à l’appel de la journée sans tabac.

Selon le même appel, il y a une corrélation remarquable entre le tabac et  la drogue et les cas d’insécurité, de vol et de sexualité à risque de contamination avec le VIH/Sida.