Au moins cent cinquante sites occupés anarchiquement doivent être démolis à Kinshasa, a révélé mardi 29 mars le ministre provincial des Affaires foncières, Urbanisme et Habitat en guise de réponse à une interpellation du député Gérard Mulumba.
L’interpellation concernait la vente de l’emprise publique située à la 17ème Rue Limete et sur la construction d’une station service au sein de la Foire internationale de Kinshasa.
Antoine Bidingi précise que dix-huit de ces sites à démolir se trouvent à Limete, la commune du député interpellateur.
Dans sa réponse, le ministre provincial mentionne que la gestion du dossier Fikin ne relève pas de sa compétence mais de celle du gouvernement central.
Quant à l’emprise de l’entreprise de la 17e rue Limete dont l’interpellateur exige la démolition, Antoine Bidingi recommande une démolition générale et non sélective:
S’agissant de l’emprise de la 17e rue, l’Etat doit récupérer toute la rue. Pas question de démolir une ou deux maisons, nous devons commencer à partir des Poids Lours jusqu’à la rivière. Nous devons descendre.
Cependant, cette opération de démolition nécessite beaucoup de moyens financiers que l’exécutif provincial n’a pas.
Cette argumentation convainc difficilement les députés. Certains déclarent que ceux qui tuent la ville de Kinshasa sont connus mais ils sont intouchables.
Le député William Kan qui évoque le cas du site Météo, est de cet avis:
Ce n’est pas le petit peuple qui spolie la forêt de Metelsat. Dans cette concession, on ne trouve que des généraux au pouvoir, des colonels qui sont aux affaires, les vice-premiers ministres, les ministres, les procureurs généraux. Voilà cette sauce, cette crème qu’on retrouve là-bas.
Le ministre Bidingi doit retourner vendredi 1er avril devant l’assemblée pour répondre aux différentes préoccupations soulevées par les députés provinciaux.