Le procès Jérôme Kakwavu, général de brigade au sein des FARDC, a débuté, vendredi 25 mars à la Haute cour militaire à Kinshasa. Il est poursuivi pour crime de guerre par viol commis à Aru, en Ituri (Province Orientale), en 2004. A l’audience introductive de ce vendredi, la haute cour a pris l’affaire en délibéré pour statuer prochainement sur le mémoire de la défense concernant la détention du prévenu et sur la requête de la partie civile relative aux victimes.
Le général Munkutu Kiala, représentant l’organe de la loi, n’a pas ménagé son collègue Jérome Kakwavu, ancien seigneur de guerre. Selon Munkutu Kiala, le prévenu est un «ex-président de la républiquette de Aru qui fut considéré comme un dieu. Il a transformé Elisabeth en esclave sexuelle,» a-t-il martelé.
Jérôme Kakwavu est poursuivi, pour des raisons de justice, pour deux cas de viol, alors qu’il a commis beaucoup de crimes, a poursuivi le général Munkutu.
L’avocat conseil du prévenu a répliqué qu’il n’y a pas de preuves de tout cela. Kakwavu a contribué à la pacification de l’Ituri. Il faut régulariser sa détention, a estimé son avocat, Charlène Yangazo:
«Il n’y a pas de pièces qui justifiaient la prolongation de sa détention. Il y avait également violation des droits de l’homme que nous avons pu déceler.»
Un des accusateurs est aussi monté au créneau. L’avocat des victimes, Théodore Mukendi, a demandé à la Cour de décider de mesures de protection pour les femmes violées:
«Nous voulons qu’à défaut d’expurger les noms des victimes sur les pièces, nous demandons qu’on puisse leur faire bénéficier de l’anonymat en leur accordant des pseudonymes.»
A la prochaine audience du 8 avril, la cour devrait rendre son arrêt sur les demandes de deux parties.
Les premières auditions devant le ministère public de Jérôme Kakwavu, écroué à la prison centrale de Makala depuis avril 2010, remontent à 2005.
Ancien leader des miliciens des Forces armées populaires du Congo (F.A.P.C), il a intégré, avec ses armes et ses hommes, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à la suite d’un processus d’intégration des groupes armés de l’Ituri.