Attaque contre la résidence de Kabila: la VSV exige la libération de 17 prévenus innocents

L’ONG La Voix des sans voix (VSV) appelle le gouvernement à faire respecter les droits de toutes les personnes arrêtées dans le cadre de l’attaque contre la résidence officielle du Président Joseph Kabila, le 27 février. Au cours d’une communication à la presse, ce dimanche à Kinshasa, la VSV a également publié une liste de dix sept personnes arrêtées qu’elle considère innocentes dans cette affaire. 

Les dix sept personnes répertoriées par La VSV se présentent comme suit:

  • sept employés de Mino Congo,
  • quatre pécheurs,
  • quatre habitants de Ngaliema et
  • deux habitants de Ndjili.

Pour le directeur exécutif adjoint de cette ONG congolaise des droits de l’homme, Raustin Manketa, il n’y a aucun doute; ces gens sont bel et bien innocents:

«Ce sont des cas sur lesquelles nous avons enquêtés, des cas dont nous détenons des éléments de preuves.»

C’est aussi le point de vue d’un homme, qui est venu, ce même dimanche au siége de la Voix des sans voix, pour présenter à la presse la situation de ses deux frères arrêtés dans le cadre de cette affaire. Il a déclaré:

«Ils ne sont pas de militaires, ils ne sont pas des assaillants. Je crois que ce sont des règlements de comptes, qui ont fait que mes petits frères puissent se retrouver dans les geôles de l’ANR [Agence nationale des renseignements] du camp Kokolo. Aujourd’hui, ils sont à [la prison pour détenus militaires de] Ndolo. La famille réclame à ce qu’ils soient relâchés immédiatement.»

Un garçon de seize ans est, lui aussi cité sur cette liste de la VSV comme innocent. Sa mère réclame sa libération au plus vite:

«Cette situation, je pense qu’elle va finir par me tuer. Moi, sa maman, je vous dis qu’il n’a rien fait.»

Dans sa communication, la VSV a aussi publié le message de la famille d’un militaire des FARDC mort le jour de l’attaque du 27 février. Cette famille exige le corps du militaire pour organiser son enterrement.

Contacté au sujet de la déclaration de cette ONG, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a indiqué que c’est à la justice de déclarer l’innocence des gens et pas la Voix des sans voix.

Au lendemain de cette attaque du 27 février, Lambert Mende avait expliqué sur les médias publics que celle-ci avait été perpétrée par des assaillants lourdement armés en provenance du fleuve. Six assaillants ont été tués et plusieurs autres arrêtés, selon lui.