Toutes les stations-service n’ont pas ouvert, ce vendredi 11 février matin à Goma, faisant du coup grimper le prix du carburant et du transport en commun en ville. A la base: un conflit oppose le Fond national d’entretien routier (Foner) aux opérateurs économiques du domaine pétrolier. Ces derniers réclament la gestion des fonds de Péage-routes, estimant que le Foner est lourd et inefficace.
A l’issue d’une réunion, tenue jeudi avec tous les transporteurs, les pétroliers ont dit non à la gestion des fonds de Péage-routes par le Foner.
Les participants à cette réunion ont décidé de reprendre en main la gestion de ces fonds, afin d’assurer eux-mêmes l’entretien quotidien des routes.
Le président des pétroliers du Nord-Kivu, Dieudonné Komayombi, explique:
«Nous avons un problème: tous les ponts commencent à s’affaisser. Si tu poses la question au Foner, la réponse est que Kinshasa n’a pas encore signé pour qu’on débloque les fonds. Et le fonds est venu d’où? D’ici chez nous. Nous trouvons que nous sommes lésés, nos véhicules vont tomber en panne. C’est pourquoi nous disons non, nous n’allons pas remettre le péage route au Foner, le péage route va être géré localement comme nous les commerçants nous l’avons organisé et créé.»
En plus des frais versés pour le Péage-Routes, a poursuivi Dieudonné Komayombi, les transporteurs de produits pétroliers payent un fonds spécial de 100 dollars au Foner.
Selon lui, en moyenne, deux cent quatre-vingts camions entrent par mois et la redevance payée à chaque entrée s’élève à de 100 dollars américains. Cela fait environ 50 millions de dollars américains déjà versés au compte de ce service public depuis trois ans.
Malheureusement la gestion de ces fonds n’est pas visible, aux eux de ces pétroliers, au niveau des routes de cette province.
Les concertations sont en cours pour une solution à ce problème, a indiqué, pour sa part, le coordonnateur provincial du Foner, Paul Mitindo.
Il estime qu’il y a manipulation des opérateurs économiques:
«La perception de l’argent revient au Foner, conformément à la loi, conformément aux accords signés avec le gouvernorat, la Fec (Fédération des entreprises du Congo) aussi. Les commerçants là qui revendiquent cette route, ce n’est pas leur route, c’est la route de l’Etat, il y a une loi.»
Depuis ce vendredi matin, le prix du carburant est passé de 1 600 à 2 000 francs congolais à la pompe et à 2 500 francs congolais chez les Kadhafi (vendeurs ambulants).