Lèpre: le point sur la situation de la maladie en RDC

Ce dimanche 30 janvier, la communauté mondiale célèbre la 58e journée mondiale contre la lèpre. En RDC, cette maladie n’est pas éradiquée, malgré les efforts visant son élimination. A Kinshasa, l’hôpital de la rive continue à recevoir de nouveaux cas, pendant que dans la Province Orientale, on n’en est encore pas au seuil de l’élimination de la maladie, bien  qu’une  certaine amélioration de la prise en charge  soit enregistrée en Ituri.

A l’occasion de cette journée, à Kinshasa, le directeur du Programme national de lutte contre la lèpre a choisi de s’entretenir avec les anciens malades à l’hôpital de la rive, situé sur la rive gauche du fleuve Congo, dans la commune de Ngaliema.

Le  docteur  Florent Mputu, directeur adjoint au programme de lutte contre la lèpre, souligne que l’hôpital de la rive continue à recevoir des nouveaux cas, même si son statut a déjà changé.

Il l’explique à Radio Okapi :

L’hôpital de la rive a changé de statut depuis un certain moment. Ce n’est plus la léproserie, maintenant c’est un hôpital général de référence. Mais vous savez comme dans le temps, il traitait des lépreux, les gens ont toujours  tendance à venir ici pour se faire dépister. Alors il y a une expertise effectivement ici. Lorsqu’un nouveau cas ou un cas suspect arrive, on l’examine. S’il est suspecté lépreux, on lui donne des médicaments et il va suivre le traitement en ambulatoire. Donc on n’interne plus les malades.

Selon ce médecin, les lépreux internés sont des anciens cas qui ont terminé leur traitement et qui,  malheureusement ,sont abandonnés par leurs familles.

Province Orientale : six zones de santé  n’ont pas atteint le seuil d’élimination de la lèpre

Entre temps,  six zones de santé sur les seize que compte la Coordination pour la lèpre et la tuberculose en Province orientale centre,  n’ont pas encore atteint le seuil de l’élimination de ces maladies.  Ces zones de santé sont basées à Isiro, ville située à 570 kilomètres au nord-est de Kisangani.

Et pour cause :  ces zones connaissaient des troubles  suite à la présence des rebelles ougandais de la LRA dans la région.

Une amélioration de la prise en charge en Ituri

Selon  le médecin coordonnateur local du programme national de lutte contre la lèpre, il y a  une amélioration progressive de la prise en charge de la maladie à Bunia. Le docteur Jean Marie Mupapa indique que la majorité des victimes se retrouvent parmi la population pygmée.

En 2010, cent quatre-vingts cas de lèpre ont été recensés en Ituri, principalement  dans la territoire de Mambasa. Un chiffre assez supérieur à ceux enregistrés les années antérieures, mais qui ne signifie pas du tout l’augmentation réelle des cas de maladie.

Le docteur Jean Marie Mupapa justifie cette amélioration par l’augmentation de centres de dépistage. Il affirme aussi qu’il y a plus des malades issus de la communauté pygmée qu’ailleurs.

Le médecin explique pourquoi :

Parce que les pygmées sont plus en contact avec la forêt et ce sont eux aussi qui accèdent difficilement à nos structures de santé. Nous avons impliqué des organisations à assise communautaire qui évoluent dans ces zones de santé, qui luttent pour leur promotion, nous avons associé à leurs objectifs la lutte contre les maladies dont la lèpre. Nous formons des leaders communautaires pygmées qui ont la charge de nous amener tous les malades suspects et de suivre le traitement de ceux qui vivent dans leurs campements .

En cette année 2011, la coordination de lutte contre la lèpre en Ituri compte élargir la couverture géographique du programme et renforcer la sensibilisation.