Mbuji-Mayi: la grève des infirmiers se durcit

Amorcé depuis deux semaines déjà, la grève des infirmiers des structures hospitalières publiques de Mbuji-Mayi en est à son sixième jour. Une situation que déplorent les médecins face aux conséquences fâcheuses de ce mouvement.

A l’hôpital général de référence du chef-lieu de la province du Kasaï-Oriental, une garde-malade parle de bon nombre de patients abandonnés sans soins.

Comme ce garçonnet de 5 ans, qui gémit.

A son chevet, un père impuissant qui lui fait boire une eau en sachet et lui en verse une quantité sur la tête.

Selon le père, son fils se plaint d’un malaise à la gorge qui l’empêche de bien respirer et de manger.

Mais le médecin approché parle, lui, d’un tétanos.

Dans un ‘autre pavillon, ce témoignage:

«Les infirmiers restent à la maison et ne viennent pas travailler. Ils viennent quand ils veulent. Ils ne travaillent pas. Hier, si vous étiez venu, vous auriez constaté qu’il y a eu des morts. Dans notre appartement, il y avait des morts, et une dame est aussi décédée dans le département de gynécologie.»

Mais des morts que le médecin qui suit tout seul sans un seul infirmier ces malades ne confirme pas.

Toutefois, il reconnaît qu’il y a des conséquences. Le médecin parle:

“Nous sommes vraiment tellement coincés du fait que, on prescrit les produits, mais on ne suit pas justement l’administration correcte de ces produits là. Par exemple, si vous prescrivez un produit qu’il faut prendre trois fois par jour, parfois, on donne deux fois. Cela peut vraiment avoir des retombées sur le malade, surtout l’échec du traitement. Bien qu’aujourd’hui, on ne peut pas du tout affirmer qu’il y a eu une mort et des conséquences immédiates de ce mouvement, mais cependant des conséquences à long terme sont à redouter.”

Côté syndicat des infirmiers, ce sont encore des discussions sur la levée ou non de cette radicalisation de la grève.

Un responsable d’un syndicat déclare qu’une assemblée générale est convoquée l’après-midi de ce mardi pour débattre de la question.