Kinshasa: corruption, le ministre Luzolo accuse les magistrats


Le ministre Luzolo espère l'appui de la communauté internationale à la justice congolaise (Ph. Okapi Archives)

L’ONG La Nouvelle société civile congolaise,  le ministère de la Justice et le groupe de presse Le Potentiel ont appelé, samedi 27 novembre au cours d’une conférence-débat à Kinshasa,  à la conscience collective et à la dignité pour lutter contre la corruption en RDC. A cette occasion, les conférenciers ont planché sur la corruption en RDC, ses causes et les mécanismes préconisés pour y mettre fin. 

Invité à expliquer les stratégies de la lutte contre la corruption et de dire pourquoi rien ne marche dans ce sens, le ministre de la Justice, Luzolo Bambi a pointé du doigt accusateur les magistrats. 

Selon lui, tous les moyens pour endiguer ce phénomène existent; notamment: 

  • divers services de sécurité et de contrôle sur les sites  aéroportuaires,
  • la police,
  • la brigade anti-fraude,
  • la magistrature. 

Mais, le problème c’est l’application, a-t-il reconnu, avant de s’interroger: 

«C’est le magistrat qui a la mission répressive. A qui la justice rend-elle compte? Qu’attendez-vous du ministre de la justice lorsque les magistrats lui sont indépendants?» 

On soutient la magistrature, mais on dénonce la fraude, a poursuivi le ministre Luzolo. 

Le ministre de la Justice et Garde de sceaux peut rappeler à quiconque le respect de la loi, a-t-il affirmé.  

Certains intervenants au débat tenaient à savoir pourquoi on organise des débats sur la corruption au lieu de s’attaquer à ses causes: 

  • la pauvreté,
  • le sous-paiement et
  • le non-paiement des fonctionnaires de l’Etat et des policiers, etc. 

Mais, le rôle de la Nouvelle société civile congolaise, en tant qu’ONG, est de sensibiliser la population et d’éveiller la conscience, a précisé son président, Jonas Ciombela: 

«Nous nous attendions d’abord à mobiliser l’Etat congolais de prendre l’ampleur de la question en sensibilisant la population, pour que les gens prenne conscience des méfaits (NDLR: de la corruption).»   

Cette conférence-débat a tourné autour de trois principaux mots: 

  • annoncer,
  • dénoncer et
  • renoncer à la corruption.