Les détenus du centre pénitentiaire d’Osio, à une vingtaine de kilomètres de Kisangani, ont témoigné, vendredi 12 novembre, sur leurs conditions de vie déplorables: pas de nourriture, pas d’assistance, plusieurs cas de décès enregistrés… Ils l’ont déclaré à une délégation mixte constituée des représentants de la Monusco et de l’administration locale, qui s’est rendue sur place pour une visite. Les détenus appellent les autorités à leur venir en aide.
Le dernier cas de mort enregistré au centre de détention d’Osio remonte à jeudi 11 novembre. Un condamné pour viol à Kinshasa a succombé à l’hôpital des suites de famine et de tuberculose, ont expliqué les autres condamnés.
Ce cas porte à quatorze le nombre de décès enregistrés depuis le début de cette année, selon les mêmes sources.
Cinq autres condamnés, affaiblis par la faim et la maladie, ont été acheminés, le lendemain, à l’hôpital de Lubunga par cette délégation mixte.
Pour les détenus, les subventions du gouvernement se font rares.
Terrassés par la famine, les condamnés ne peuvent plus non plus exécuter les travaux forcés, tel que l’explique ce détenu:
«Nous sommes soumis à des corvées, sans souffle, sans savons….Voilà comment les gens meurent, Le quatrième est mort hier de suite de la faim. C’est ce qui nous pousse à se plaindre chaque fois. Si le gouvernement n’a pas d’argent, qu’on nous apporte même des vivres. Nous ne refusons pas d’être emprisonnés, mais la faim nous tue. C’est la faim qui occasionne les évasions. Il y a déjà six personnes qui souffrent de malnutrition.»
Jusqu’à ce vendredi, la prison de haute sécurité d’Osio compte deux cent douze condamnés, seulement des hommes, et cinq mineurs.