Spectre d'une nouvelle guerre à Kitshanga: Roger Meece appelle la population au dialogue


Roger Meece, chef de la Monusco (ph. archives)

« Le temps de la violence est révolu. Il faut désormais privilégier le dialogue entre toutes les parties pour la résolution des problèmes », c’est  message de Roger Meece à la population de Kitshanga samedi 30 octobre à l’occasion d’une mission qu’il a effectuée au Nord Kivu. Cette population vit dans la psychose d’une nouvelle guerre.

Après Kitshanga, Roger Meece a visité dimanche 31 octobre la localité de Rwindi, en territoire de Rutshuru,   à 50 kilomètres de Goma, où la base de la Monusco a été l’objet d’une attaque des hommes armés la semaine dernière. Aussi, le représentant spécial a-t-il voulu  comprendre  sur place les circonstances de  cette l’attaque.

Il a aussi remercié les autorités locales, et particulièrement celles des FARDC pour leur apport dans l’échec de cette attaque.

A Kitshanga, ancien fief du CNDP, mouvement polico-militaire, même les autorités civiles sont persuadées d’une nouvelle guerre en gestation.

Tumaini Bahati, chef de groupement de Bashali Kahembe , lui aussi en est conscient :

Ça, c’est un message de la guerre : quand vous voyez des gens qui courent derrière des ex-militaires, qui commencent encore à recruter des jeunes gens dans des villages comme dernièrement à Busumba, on se dit que ça va barder d’un moment à l’autre. Vous savez aussi que les Mai Mai ont fui, ils sont allés dans la brousse ; ils sont mécontents parce qu’ils n’ont plus de main mise sur leurs terres. Et là, on se dit ça y est !

Mais, une autorité du territoire de Masisi estime que cette psychose qui gagne la population de Kitshanga ne se justifie pas: Gatemba Alexandre est administrateur de territoire adjoint, issu du CNDP :

La guerre que le CNDP mène actuellement est une guerre qui est plutôt politique qu’une guerre militaire. Elle est liée à la revendication des engagements signés entre le gouvernement et lui-même…Que la population se tranquillise, je pense qu’il n’ y a pas de guerre.

Pour le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en RDC, le temps de la violence est révolu. Quelle que soit la nature de la revendication, il faut toujours privilégier le dialogue entre toutes les parties.

C’est à cela que s’emploie la Monusco, sans pour autant déroger au principe de protection de la population civile en cas de violences contre elle. Roger Meece explique:

…Bien entendu, nos forces onusiennes ainsi que les FARDC se préparent toujours à protéger les civils et à réagir contre toute tentative à la violence. Mais l’important, c’est toujours  chercher les moyens, et nous faisons de notre mieux aussi pour faciliter ces efforts de trouver des solutions pacifiques .

C’est pour la deuxième fois dans sa carrière politique en RDC que Roger Meece arrive à Kitshanga.

La première fois, il y était il y a quelques années en tant qu’ambassadeur des Etats-Unis, toujours à la recherche de la paix dans la région.