Mbuji-Mayi: menaces de mort contre les journalistes, une commission d’enquête à pied d’oeuvre


Journalistes et activistes de la société civile reçoivent des menaces via leurs téléphones portables

Le président provincial de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), Luc Benoit Tshabembi, a fait part officiellement, vendredi 2 septembre, au gouverneur du Kasaï oriental, Alphonse Ngoyi Kasanji, de menaces de mort contre les journalistes et quelques acteurs de la société civile à Mbuji-Mayi et solliciter son implication. Il ressort de cet entretien la décision de mettre sur pied une commission d’enquête sur ces menaces.

La commission est constituée des ministres provinciaux de l’Intérieur, de la Justice et de la Communication.

Les journalistes sous menaces des inconnus devraient entrer en contact avec cette commission pour faire leur déposition.

Il leur est demandé également de saisir le parquet de grande instance de Mbuji-Mayi, pour une plainte en bonne et due forme contre inconnu.

Les maisons de télécommunication par lesquelles transitent ces messages de menaces devraient être consultées par la justice et la police pour voir dans quelle mesure remonter jusqu’aux délinquants.

Ce premier pas du gouvernement provincial survient après des messages des ONG de défense des droits de l’homme, Coproddho et Jed dénonçant le harcèlement des journalistes et appelant ces derniers à plus de vigilance et à prendre la menace au sérieux.

La Monusco, pour sa part, juge inacceptable ces menaces de mort qui constituent une violation des libertés individuelles.

Depuis près d’une semaine, des  auteurs anonymes diffusent par téléphone, des messages contenant une liste des journalistes à qui ils se prépareraient à nuire physiquement.

Des noms des personnes souvent invitées dans les émissions sont aussi repris sur cette liste.

Le texto (SMS) commun débute par la phrase, «la boucherie des journalistes existe, continuer à dénoncer.» Puis suis la liste des personnes ciblées.

La plupart de ces journalistes visés ont reçu des menaces personnelles de la part des inconnus.

Ce phénomène s’intensifie au chef-lieu du Kasaï oriental au point de créer une psychose généralisée dans le chef des personnes ciblées et leur entourage.