Kampala: les victimes du Kivu fustigent la lenteur de la CPI


Le Procureur de la CPI, Luis Moreno, est appelé à accélérer les enquêtes aux Kivu

La participation des victimes aux procédures de la Cour pénale internationale (CPI) a été l’objet des discussions le mercredi 2 juin à la conférence sur la révision du statut de Rome qui se tient depuis trois jours à Kampala en Ouganda. La Synergie des femmes pour les victimes des violences sexuelles, une ONG basée à Goma au Nord-Kivu, dénonce la lenteur des procédures dans les enquêtes de la CPI.

Au cours de son intervention,  Justine Masika Bihamba de la Synergie des femmes pour les victimes des violences sexuelles a fustigé la lenteur observé dans les enquêtes ouvertes par le bureau du Procureur de la CPI aux Kivu depuis environ deux ans.

Elle s’est expliquée en ces termes :

« Depuis octobre 2008, les enquêtes ont commencé dans les Kivu. Mais jusqu’aujourd’hui, pas un seul mandat n’ a été émis. Lorsque les femmes nous posent des questions, nous n’avons pas de réponse. Si la CPI arrête des personnes pour les crimes commis aux Kivu, nous croyons que les choses iront mieux. »

Par ailleurs, elle trouve aussi très insuffisant le fonds alloué aux femmes victimes des violences sexuelles. Pour elle, ce fonds ne permet pas aux femmes victimes de retrouvrer leur dignité et de mener une vie normale.

” On octroie par exemple 50 dollars à une femme. Mais qu’est-ce qu’elle va faire avec 50 dollars, c’est trop peu”, a-t-elle indiqué.

Les femmes victimes des violences sexuelles sont souvent rejetées par la communauté et même chassées par leur mari, a poursuivi Justine Masika Bihamba pour faire valoir la nécessité d’une assistance plus consistante.