Ouganda-RDC: la facture de la guerre se discute à Kampala


Alexis Thambwe Mwamba négocie la facture que l'Ouganda doit payer à la RDC

Une délégation gouvernementale congolaise séjourne à Kampala depuis le dimanche 23 mai pour discuter de la mise en œuvre de l’arrêt de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur les préjudices causés par l’Ouganda en RDC. Le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende, l’a confirmé, lundi soir à Radio Okapi.

La délégation congolaise est conduite par le ministre des Affaires étrangères, Alexis Thambwe Mwamba.

Elle a pour mission de négocier avec l’Ouganda le montant que ce pays doit payer, conformément à l’arrêt de la CIJ.

Consécutivement à une plainte de la RDC, cet arrêt condamne l’Ouganda à réparer les dégâts causés chez son voisin au cours de ses différentes invasions.

Si le but de la mission congolaise est connu, le montant ne l’est pas encore.

Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, précise:

«S’agissant des discussions qui ont lieu maintenant, il ne serait pas de bonne politique pour le gouvernement congolais de gêner l’action qu’entreprend un de ses membres en vous citant des chiffres. Nous avons nos prétentions. Nous les avons fait valoir. Elles s’élèvent à plusieurs milliards de dollars. C’est mieux d’attendre la fin de la discussion.»

Pas de complaisance

De son côté, la société civile de la RDC souhaite des négociations sans complaisance.

Le président de l’ONG de défence des droits de l’homme Justice et Libération, Pierre Kibaka, explique:

«Nous pensons qu’au regard de tous les préjudices subis par les populations [congolaises] même sur le plan des ressources naturelles, il ne faudrait pas que ces négociations soient des négociations de complaisance. Et nous aurions même souhaité que, dans cette délégation qui séjourne à Kampala, on associe les victimes et la société civile qui peuvent aider le gouvernement dans cette matière.»

La CIJ a rendu son arrêt en 2005. Son application traîne parce que la RDC et l’Ouganda ne se sont pas encore mis d’accord sur le montant exact que l’Ouganda doit payer.

En cas de désaccord, la cour tranchera elle-même.