Grève des magistrats: le mot d'ordre est diversement suivi


Les hauts magistrats congolais prêtent serment (Archives)© Myriam Asmani/Monuc

Le Syndicat National des Magistrats, SYNAMAC, a lancé un appel à l’arrêt de travail des magistrats à partir de ce lundi.

Cet appel a été rejeté par l’intersyndicale des Magistrats, l’un de deux principaux syndicats du secteur. Cette organisation appelle  à la poursuite normale du travail dans les parquets et tribunaux. Ce dernier appel semble avoir été le mieux suivi par les magistrats de Kinshasa.

Deux audiences se sont tenues au tribunal de grande instance de la Gombe lundi dans la matinée. Une audience foraine prévue dans cette juridiction a été transférée à la prison de Makala, selon les fonctionnaires trouvés sur place.

La majorité de bureaux du parquet de grande instance ont ouvert, a constaté le reporter de Radio Okapi. Certains magistrats vaquaient normalement à leurs occupations habituelles. Un constat identique a été fait au parquet général près la cour d’appel de la Gombe.

En revanche, à la cour d’appel, seul un conseiller s’est présenté sur le lieu de travail. Intérrogé sur sa position face au mot d’ordre de grève lancé par le SYNAMAC, il a déclaré avoir été informé du mot d’ordre de grève lundi matin à son arrivée sur le lieu de service.

Pourquoi l’arrêt de travail ?

les magistrats congolais s’opposent à la modification de leur statut. Dans une déclaration faite le dimanche 21 mars dernier, l’intersyndicale des magistrats avait dénoncé  la décision du gouvernement visant à modifier la loi portant statut des magistrats.
L’intersyndicale avait évoqué notamment l’atteinte que le gouvernement veut porter à l’indépendance de la magistrature. Le prjet de loi soumis au parlement devrait tirer des conséquences plus strictes en matière de procédure de prise à partie, notamment, l’automaticité et l’immédiateté de la suspension du magistrat, avec privation de salaire, ausssitôt la procédure intentée; l’automaticité de la révocation en cas de condamnation pénale du magistrat à une peine d’emprisonnement quelle qu’en soit la durée.

L’intersyndicale des magistrats en avait appelé à l’arbitrage du président de la république Joseph Kabila afin de sauvegarder l’indépendance de ce corps.
Il sied de rappeler que lors du dernier conseil des ministres tenu le 17 mars, le gouvernement avait annoncé sa résolution de transmettre au parlement un projet de loi modifiant la loi organique portant statut des magistrats congolais.