Médias: JED réclame la réouverture de RFI


La maison de la Radio à Paris, Quartier général de RFI

«Libérez l’info, ouvrez RFI», c’est le titre d’une pétition que JED (Journaliste en danger), une ONG de défense de la liberté de presse en RD Congo, a lancée mardi pour réclamer le rétablissement du signal FM de Radio France internationale (RFI), coupé depuis quelques mois par le gouvernement congolais.

Donat Mbaya, président de JED, précise :

Depuis cet après-midi[ndlr de mardi], JED a lancé une pétition par laquelle elle demande aux autorités du pays de pouvoir r’ouvrir le signal FM de Radio France internationale. Donc, nous invitons les citoyens de tous âges et de toutes conditions sociales de pouvoir signer cette pétition que nous allons faire parvenir à l’autorité suprême du pays pour lui demander de pouvoir remettre la population dans ses droits en laissant RFI émettre à nouveau sur FM.

Rappel

C’est au mois de mai 2009 que le gouvernement de la RD Congo avait décidé de couper le signal de diffussion en FM de RFI, première radio suivie en RDC selon plusieurs sondages, rappelle JED dans un communiqué.  Le ministre de la Commmunication et des médias, Lambert Mende avait justifié cette décision, rappelle encore l’ONG, pour «des raisons de sécurité nationale».

Le porte-parole du gouvernement avait déclaré en substance:

Nous reprochons essentiellement à RFI des tentatives de provoquer des mutineries au sein des FARDC (Forces armées de la RD Congo) dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu et dans la province orientale. Aussi de créer des conflits interethniques là où nous sommes laborieusement entrain de pacifier le pays.

Au cours d’une conférence de presse tenue le 28 juillet 2009 au Grand Hôtel de Kinshasa, ajoute JED, Lambert Mende avait accusé RFI, citant particulièrement la journaliste Ghislaine Dupont, de «participer à une campagne de démoralisation des FARDC», avant d’ajouter que «la RD Congo n’a pas de problème avec la France. Nous n’avons pas de problème avec RFI mais avec une employée de RFI». Et JED de conclure :

Face à ces récriminations qui frisent des rancœurs personnels, au nom du droit du public à l’information garanti par l’article 24 de la Constitution, et dans une démocratie digne de ce nom, priver le public d’accès à un média important comme RFI pendant neuf mois,  constitue une grave violation de la Constitution et cache mal une volonté de faire taire toutes les voix discordantes. Au décompte, cette décision est improductive et frappe davantage le grand public de la RD Congo qui lui n’a pas les moyens de se payer le bouquet satellitaire ou Internet.

Interrogé, le ministre de la Communication et des médias, Lambert Mende, n’a pas souhaité faire de commentaire en rapport avec la pétition lancée par JED.