Kisangani : dans la rue, les victimes de guerres exigent leur indemnisation

Ville de Kisangani

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Les victimes de guerres, réunies au sein de l’ONG Fonds de solidarité des victimes de guerres en Province Orientale ont organisé une marche pacifique, vendredi dans les artères de Kisangani. Ces victimes réclament au gouvernement congolais leur indemnisation après avoir tout perdu lors des différentes guerres de Kisangani en 2000, notamment lors des affrontements entre les deux armées étrangères du Rwanda et de l’Ouganda en plein centre ville pendant six jours, rapporte radiookapi.net

A l’issue de leur marche pacifique, vendredi, les victimes de guerres de Kisangani ont déposé au gouvernorat de la Province Orientale et à l’assemblée provinciale un mémorandum adressé au chef de l’Etat congolais. La guerre, qui avait opposé en 2000 les armées du Rwanda et de l’Ouganda à Kisangani, avait fait des milliers de morts et entraîné la destruction de plusieurs maisons.

«Ça fait, bientôt 10 ans que nous revendiquons. Et, il n’y a personne qui nous écoute. Même le Président de la République en est informé, les autorités locales aussi, même nos députés provinciaux ou nationaux. Mais, personne ne s’occupe de nous. Nous sommes dans la rue. Nous souffrons ! Il faut qu’on soit indemnisé», a déclaré le porte-parole des victimes de guerre, Philémon Lutula.

Les victimes de guerre menacent de boycotter les festivités du cinquantenaire de l’indépendance de la RDC. «Pourquoi parler du cinquantenaire, alors que nous nous sommes pas indemnisés. Ça ne sert de rien de fêter les 50 ans d’indépendance pendant qu’un groupe de citoyens congolais sont en train de souffrir. 10 ans de revendications, c’est trop ! Et pourtant, le Gouvernement est en train de dépenser de l’argent ailleurs : il vient d’envoyer de l’argent (2 500 000 USD) en Haïti», déplore M. Lutula.

Les autorités provinciales, à qui ces victimes ont remis leur mémorandum, ont promis de transmettre leurs revendications auprès du gouvernement central. La marche pacifique a eu comme point de chute, le quartier général de la Monuc où les manifestants ont également déposé leur mémorandum.