Professeur Jérémie Wawa : « Le chemin vers la liberté de la presse en RDC reste encore long à parcourir »

Le professeur Jérémie-Georges Wawa de l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (IFASIC) pense qu’en RDC, « le chemin reste encore long à parcourir pour arriver à une presse véritablement libre ».
 
S’exprimant à l’occasion de la journée internationale de la presse, célébrée ce vendredi 3 mai, ce professionnel de la presse explique « qu’il est fréquent que les journalistes soient arrêtés et mis en prison dans l'exercice de leurs fonctions ».

Invité à l’émission Parole aux auditeurs de Radio Okapi, le professeur Jérémie-Georges Wawa a précisé qu’on ne peut pas parler de la presse comme 4ème pouvoir aussi longtemps que les trois pouvoirs traditionnels ne réunissent pas les conditions pour assurer l’indépendance de la presse mais aussi son pluralisme.

« Le pluralisme c’est un acquis mais maintenant c’est l’indépendance de la presse vis-à-vis du pouvoir politique, vis-à-vis des pouvoirs économiques, vis-à-vis des pouvoirs financiers, est ce que ce pays peut se permettre de dire que la presse est totalement libre ? », s’est-il interrogé.

Une autre pesanteur à la liberté de la presse en RDC est d’ordre social, relève ce professeur d’université par le fait que les journalistes ne soient pas liés à un contrat de travail à leur entreprise.

Cependant, les journalistes ont aussi une responsabilité sur la liberté et le pluralisme de leur profession, soutient le professeur Wawa :

« L’autorité de régulation n’assume pas comme il se doit ses missions régaliennes, la conséquence de ce qui arrive aujourd’hui avec une presse où la rumeur est privilégiée par rapport au fait, où le journaliste oublie même les principes fondamentaux que sont notamment, la vérification des faits, la hiérarchisation des faits et surtout le recoupement des faits ».

Et de conclure :

« Si nous (Ndlr journalistes) ne nous mettons pas ensemble pour réfléchir et aider les pouvoirs publics à assurer la pleine liberté à la presse, nous allons de dérive en dérive ».

Lire aussi sur radiookapi.net: